Interdiction des animaux sauvages : une évolution prévisible
Paris vient de voter l’interdiction des animaux sauvages dans les cirques. Cette décision sera appliquée dès 2020. Avec toutefois deux exceptions : les cirques Bouglione et Gruss.
Une avancée sociétale
Prochainement à Paris, les numéros de cirque qui utilisent des animaux sauvages vont presque tous disparaître. En effet, vendredi dernier, la Capitale a voté l’arrêt de la délivrance des autorisations dites « d’occupation de terrain ». Cela va entraîner l’interdiction des animaux sauvages dans les spectacles présentés au public. L’application de cette décision entrera en vigueur dès l’année prochaine. Suite à ce vote, Pénélope Komitès, adjointe à la maire de Paris, chargée du pôle Nature en ville, s’est félicitée de ce choix. Ainsi, elle a salué « […] cette décision qui correspond à une avancée sociétale souhaitée par tous les Français ». Anciennement dirigeante de Greenpeace France, elle souhaite maintenant que l’État aide financièrement les professionnels du cirque à se reconvertir. Cette interdiction fait suite aux « annonces fortes » qu’Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique, avait promises récemment dans ce domaine.
Une mesure attendue
Depuis deux ans, cette mesure d’interdiction des animaux sauvages dans les cirques parisiens était déjà discutée. Désormais, elle sera appliquée et ne connaîtra que deux exceptions. D’une part celle du Cirque d’Hiver, propriété de la famille Bouglione, qui de ce fait pourra éviter l’interdiction. D’autre part, le cirque d’Arlette Gruss. Toutefois, en 2020, ce dernier devra signer la convention d’interdiction des animaux sauvages, quand son contrat d’occupation de terrain s’achèvera. Ensuite, cela lui permettra de continuer d’exercer son activité dans le domaine public.
Une décision qui divise
L’interdiction des animaux sauvages dans les cirques est une mesure qui sera appliquée dès 2020.Evidemment, cette interdiction a été vivement approuvée par les associations qui défendent les droits des animaux. Parallèlement, de façon prévisible, elle a aussi mis en colère de nombreux professionnels du cirque. Pour certains, cette décision va porter atteinte à l’image traditionnelle de leurs spectacles, fortement liés aux numéros intégrant des animaux sauvages. Pour eux, « Enlever les animaux, c’est comme enlever les clowns. » Ces partisans d’un cirque « à l’ancienne » redoutent que leur métier évolue vers un nouveau genre « pour intellos ». Comme par exemple, celui proposé par le Cirque du Soleil. Pour William Kerwich, du Cirque Royal, un tel choix n’est motivé que par « un enjeu politique ».
Une aide à la reconversion
Suite à cette interdiction des animaux sauvages dans les cirques, une aide sera allouée aux professionnels concernés, pour les aider à se reconvertir. Pour chaque cirque, elle devrait s’élever environ à 50.000 euros. Cette somme sera versée à chaque société signataire de la convention de conversion. Ce, sur trois ans. Cette aide été confirmée par Pénélope Komitès. D’après une enquête réalisée par Opinion Way début octobre, deux tiers des Français seraient aujourd’hui contre l’utilisation des animaux sauvages dans les cirques. En Europe, fin 2018, 28 pays avaient déjà interdit, en partie ou totalement, les cirques comportant une ménagerie. Par ailleurs, cette décision a été validée par une quarantaine de pays dans le monde.
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