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Etre handicapé dans le métro parisien : une gratuité qui questionne

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Etre handicapé dans le métro : qui va profiter de la gratuité ?

Etre handicapé dans le métro parisien donne accès à la gratuité des transports, sous certaines conditions. Celles-ci devraient bientôt être étendues. En effet, à partir de septembre prochain, le métro sera accessible à toute personne handicapée ayant moins de 20 ans. Ainsi, comme l’a annoncé Anne Hidalgo lors d’une récente interview donnée dans Libération, les pass Navigo Emeraude Améthyste (NAM) et Paris Access’ seront bientôt offerts sur 5 zones. Pour en bénéficier, il suffira de présenter un justificatif.

Des droits étendus

Cette gratuité pour les jeunes dans les transports en commun renforce une première mesure, déjà annoncée en juin 2018. Depuis cette date, tous les Parisiens porteurs d’un handicap et qui bénéficient d’une aide (AAH, PCH, pension d’invalidité…) ne payent plus les transports publics. Il faut aussi que leurs ressources n’excèdent pas un certain plafond. En conséquence, iIs peuvent alors utiliser gratuitement les bus, les RER, les métros et les tramways. Ce, dans les cinq zones de l’Île-de-France. Auparavant, seuls les bénéficiaires de l’AAH ou de l’ASI (Allocation Supplémentaire d’Invalidité) bénéficiaient de cette gratuité. De plus, sur deux zones seulement.

Pour les moins de 12 ans

Jusqu’à présent, la gratuité en vigueur depuis six mois ne s’appliquait qu’aux adultes. Elle ne concernait pas les enfants handicapés entre 4 et 12 ans. Il faut rappeler que les enfants de moins de quatre ans, valides ou pas, bénéficient tous de la gratuité. Anne Hidalgo a donc annoncé que cette gratuité allait bientôt inclure les enfants handicapés entre 4 et 12 ans.

Une accessibilité encore très limitée

Bien que ces annonces soient positives, on ne peut que déplorer l’actuel manque d‘accessibilité du métro parisien. En effet, pour l’instant, une seule ligne est véritablement aménagée. A ce jour, les voyageurs qui circulent en fauteuil roulant ne peuvent se rendre que dans 9 des 303 stations parisiennes. Celles situées sur la ligne 14. Même si les RER et les bus sont plus accueillants, le plein accès pour les personnes handicapées est encore loin d’être garanti. Ce constat insuffisant est applicable à Paris et à toute sa banlieue.

Un accès sous conditions

Des escalators dans le métro parisien.

Cette nouvelle mesure en faveur des personnes handicapées devrait concerner au moins 2.500 personnes. Elle pourra leur faire économiser 160 € par an. Ce tarif était déjà préférentiel, au lieu du prix normal de 827 €. Désormais, cette extension concerne même les personnes qui ne sont pas allocataires de l’AAH ni de l’ASI. Cependant, pour bénéficier du Pass Paris Access’, il faut habiter à Paris depuis au moins trois ans. Par ailleurs, pour une première demande, le revenu déclaré pour le foyer fiscal doit être inférieur ou égal à 2.028 €. Il doit être en dessous de 2.430 € pour un renouvellement.

Un progrès à relativiser

Cette gratuité étendue profitera surtout aux personnes à mobilité réduite qui n’ont pas de trop grandes difficultés… à se déplacer. Un paradoxe qui n’est toujours pas résolu dans la Capitale, malgré les efforts en cours. En Île-de-France, la SNCF prévoit qu’en 2024, seulement la moitié des gares sera mise aux normes. L’accessibilité reste donc un sujet sensible et un vrai souci pour les personnes handicapées.

  • Nous vous invitons à lire également notre article sur la distinction de la ligne 1 du métro pour son accueil des personnes en situation de handicap


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Jean Jacques Alvo a découvert sa vocation pour le journalisme après un séjour formateur de deux ans aux États-Unis. Il débute sa carrière dans la presse écrite, où il acquiert une solide expérience. En 2001, il accède à une position de premier plan en prenant la direction de la rédaction du Bulletin des communes. Sous son impulsion, il redéfinit la ligne éditoriale du bulletin pour mieux répondre aux besoins des élus, ainsi qu'à ceux des cadres et agents des collectivités locales et territoriales. Il réalise des articles de fond et des interviews de terrain afin de remonter à l'échelon national les bonnes pratiques locales, pouvant apporter une aide précieuse à la prise de décision pour d'autres élus confrontés aux mêmes défis sur leur territoire.