Habitat indigne : une ville ternie
Salie par la question de l’habitat indigne, Marseille est confrontée dans son centre-ville à un sérieux problème d’habitations très dégradées. En effet, certaines sont devenues franchement insalubres, voire dangereuses. Récemment, l’incident dramatique qui a coûté la vie à au moins six personnes, rue d’Aubagne, l’a cruellement rappelé.
Un constat alarmant
Une cité déjà très mal notée : constat d’un rapport datant de 2015, remis l’époque à la ministre du Logement. Après avoir analysé le parc d’habitat privé de Marseille, ce rapport dénonçait que 13 % de ce parc était potentiellement indigne et insalubre. Soit environ 40.000 logements, jugés inadaptés à des conditions de vie normale. Très alarmante, cette étude considérait alors que cette situation faisait courir des risques sanitaires à 100.000 Marseillais. Par ailleurs, cette étude précisait que 70 % de ces logements déficients, qualifiés de « taudis », faisaient partie de copropriétés. Dans le centre-ville de la préfecture des Bouches-du-Rhône, ce pourcentage serait à peu près de 35 %.
Une âpre lutte pour les collectivités territoriales
Ce 5 novembre, l’effondrement soudain de trois immeubles a brutalement rappelé aux Marseillais que leur ville demeurait dangereuse. La mairie a tenté d’expliquer cet accident par l’effet des fortes pluies de ces derniers jours. Cependant, cette hypothèse n’a pas vraiment convaincu les spécialistes du logement. Eux, dénoncent un grave problème de logement qui perdure dans la cité phocéenne.
Un durcissement juridique
Afin que de tels drames ne se renouvellent pas, le Gouvernement a récemment annoncé un Plan destiné à rénover l’ensemble des copropriétés dégradées. Par ailleurs, la loi Elan prévoit de nouvelles dispositions plus sévères. des dispositions destinées à mieux réprimer juridiquement la location des locaux insalubres, ne respectant pas les normes de sécurité élémentaires.
Une question d’ampleur nationale
La question de l’habitat indigne préoccupe de nombreux élusMais Marseille est loin d’être la seule métropole concernée par la gangrène de l’habitat indigne. Ainsi, en Ile-de-France, le parc parisien dépasse les 7 % de logements privés considérés comme étant potentiellement inhabitables. En France, les chiffres publiés par le ministère de la Cohésion des territoires pointent des centaines de milliers de logements jugés inadaptés à une occupation saine. Après le drame survenu à Marseille, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner a tout de suite demandé au préfet un audit urgent sur l’habitat indigne dans la cité phocéenne.
Marseille mène déjà des actions
De son côté, l’adjointe au Logement Arlette Fructus a défendu la municipalité marseillaise. Dans une interview sur BFMTV, elle a affirmé qu’un énorme travail avait déjà été fait dans ce domaine. Ainsi, elle a déclaré : « Nous organisons un travail au quotidien […] pour éradiquer l’habitat indigne et nous sommes intervenus dans le centre-ville, déjà, sur 50 immeubles, c’est-à-dire 500 logements qui ont été entièrement réhabilités. »
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