Le jeudi 18 septembre 2025 marque une journée importante de mobilisation en France. Pour la première fois depuis juin 2023, toutes les grandes centrales syndicales (CGT, CFDT, FO, et autres) sont unies pour protester contre les mesures d’économies budgétaires du gouvernement. Entre 600 000 et 900 000 manifestants sont attendus sur tout le territoire, dont environ 50 000 à 100 000 à Paris.

Manifestations et tensions sur le terrain

Dès ce matin, des tensions ont émergé entre manifestants pacifiques et forces de l’ordre, notamment à Paris et Marseille. À Paris, des charges policières ont eu lieu contre des bloqueurs dans le XXe arrondissement, avec usage de grenades lacrymogènes. Malgré ces interventions, les cortèges syndicaux se veulent pacifiques, selon Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, qui dénonce l’usage précoce de gaz lacrymogènes.

À Marseille, le parcours de la manifestation a été modifié pour des raisons de sécurité. Sur place, les premiers affrontements ont aussi été signalés. Le gouvernement déploie un dispositif policier inédit composé de 80 000 policiers et gendarmes, un nombre très au-dessus des mobilisations précédentes (10 000-15 000 agents en 2023), pour contrôler ce large mouvement.

Des revendications fortes face à une stratégie gouvernementale contestée

Les syndicats s’unissent pour peser sur les choix budgétaires jugés « brutaux » par les manifestants. Sophie Binet critique vivement la stratégie du ministre de l’Intérieur, dénonçant une « montée artificielle de la violence » due à la politique sécuritaire déployée. Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes, appelle à ne pas céder à cette stratégie de la peur, affirmant que le gouvernement est « fébrile » face à la colère sociale.

Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, a assuré une fermeté totale en cas de débordements. Il a qualifié comme « inadmissible » la « haine anti-flic » et a annoncé avoir déjoué une tentative de sabotage sur un réseau d’eau en Martinique, bien que cette information ait été rapidement démentie.

Perturbations dans les transports et services publics

Le mouvement touche aussi les écoles, piscines, crèches, ainsi que de nombreux sites industriels, avec 150 appels à la grève dans le secteur chimique et des débrayages dans les usines de verre. Les transports sont également fortement impactés, particulièrement dans les grandes métropoles comme Paris où la manifestation doit s’élancer de la place de la Bastille vers République et Nation.

Une mobilisation en hausse

Selon la CGT, la mobilisation est en progression par rapport au mouvement « Bloquons tout » du 10 septembre dernier, où environ 200 000 manifestants s’étaient réunis. Cette journée s’annonce donc forte, traduisant une exaspération sociale majeure face aux politiques gouvernementales.


Cette journée de grève et de manifestations reste suivie de près, avec un appel clair des syndicats à maintenir une mobilisation pacifique et festive, tandis que le gouvernement affiche une posture sécuritaire renforcée.