Entre Rhin, Ardennes, Vosges et plaines champenoises, le Grand Est s’affirme comme un territoire à la fois industriel, agricole et transfrontalier. Sa position aux portes de l’Allemagne, de la Suisse, de la Belgique et du Luxembourg en fait un véritable carrefour européen. Cette géographie, marquée par de grands axes fluviaux, routiers et ferroviaires, irrigue les politiques de développement économique, touristique et environnemental menées par les collectivités locales.
Un territoire tourné vers les échanges européens et la logistique
Le Grand Est vit au rythme des échanges transfrontaliers. De Strasbourg à Metz, de Mulhouse à Reims, la région s’organise autour de corridors économiques connectés aux grands marchés voisins. Le Rhin, la Moselle et leurs canaux forment une dorsale fluviale où se concentrent ports intérieurs, plates-formes multimodales et zones d’activités logistiques. Les collectivités misent sur ces infrastructures pour encourager le report modal vers le fluvial et le rail, réduire le trafic routier et proposer aux entreprises des solutions de transport plus sobres en carbone.
Cette dynamique est renforcée par la présence de grandes métropoles frontalières et de bassins d’emploi transfrontaliers. Travail frontalier, coopérations universitaires, clusters industriels conjoints : le Grand Est fait de sa frontière un atout. Les agences de développement, les chambres consulaires et les intercommunalités accompagnent les entreprises dans leur stratégie export, leur implantation et leurs recrutements, notamment dans les secteurs automobile, pharmaceutique, mécanique, matériaux et numérique.
Une puissance agricole et viticole de premier plan
Au-delà de l’industrie, le Grand Est est une grande région agricole. Les plaines de Champagne et de la Lorraine sont dominées par les grandes cultures céréalières, betteravières et industrielles, tandis que les vallées et coteaux abritent des vignobles de renommée mondiale (Champagne, Alsace, Moselle). Les territoires ruraux structurent des filières de qualité associant viticulteurs, coopératives, maisons de négoce, hébergements touristiques et restauration locale.
Les collectivités soutiennent la montée en gamme des productions et l’agroécologie : réduction des intrants, diversification des cultures, développement de l’agriculture biologique, gestion raisonnée de l’eau, restauration des haies et des prairies. Des programmes territoriaux associent agriculteurs, syndicats de bassin, parcs naturels régionaux et associations pour concilier performance économique, préservation des ressources et attractivité paysagère.
Tourisme : mémoire, patrimoine et nature en réseaux
Le Grand Est est profondément marqué par l’histoire européenne. Champs de bataille, sites de mémoire, musées, fortifications, cathédrales et centres anciens composent une offre touristique forte autour de la mémoire des conflits mondiaux et du patrimoine civil et religieux. Les offices de tourisme et les intercommunalités développent des itinéraires thématiques : routes des vins, routes du Champagne, routes de la mémoire, circuits urbains et ruraux.
Les massifs vosgiens et ardennais, les lacs d’Orient, les forêts et parcs naturels régionaux offrent de nombreuses possibilités de tourisme de nature : randonnée, sports d’hiver de moyenne montagne, cyclotourisme, activités nautiques, observation de la faune. Les collectivités veillent à répartir les flux entre sites emblématiques et destinations plus confidentielles, afin de produire des retombées équilibrées sur l’ensemble du territoire.
Environnement : une région confrontée aux mutations climatiques
La région est particulièrement exposée aux impacts du changement climatique : dépérissement forestier, sécheresses récurrentes, tensions sur la ressource en eau, risques d’inondation dans les vallées. Les collectivités déploient des plans climat intercommunaux, des programmes de restauration des zones humides, de renaturation des cours d’eau et de reconquête de la biodiversité. L’objectif est de renforcer la résilience des territoires tout en accompagnant les transitions économiques nécessaires.
Parallèlement, le Grand Est investit massivement dans les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique : éolien, méthanisation agricole, photovoltaïque sur toitures et friches, réseaux de chaleur bois, rénovation du bâti. Ces projets sont élaborés en concertation avec les habitants, les communes et les agriculteurs, afin d’assurer leur acceptabilité et de maximiser les retombées locales.
Une gouvernance fondée sur la coopération transfrontalière
Le Grand Est se distingue enfin par une forte culture de coopération transfrontalière et interrégionale. Eurodistricts, Groupements européens de coopération territoriale (GECT), programmes Interreg, conférences transfrontalières structurent le dialogue entre élus, techniciens et acteurs économiques des pays voisins. Cette gouvernance en réseau facilite le traitement de sujets complexes – mobilités, emploi, environnement, santé, formation – à l’échelle des bassins de vie réels plutôt que des seules frontières administratives.
