Glyphosate : une sortie modulable envisagée.
Nicolas Hulot a récemment déclaré qu’il n’était pas contre des « exceptions » concernant l’abandon de l’usage du glyphosate, le principe actif jugé dangereux dans l’herbicide Roundup, fabriqué par la firme américaine Monsanto. Normalement, cet arrêt est prévu en France dans un délai de trois ans.
Le ministre de la Transition Écologique et Solidaire a dernièrement déclaré à la presse qu’il admettait que certains agriculteurs puissent ne pas être totalement prêts à stopper l’usage du glyphosate dans trois ans. Dans ce cas, il se montrerait compréhensif, affirmant qu’il n’était pas « buté » et qu’il serait possible de « […] recenser les alternatives qui existent », afin de donner à tous : « […] les moyens de faire leurs preuves ». Il a cependant maintenu que : « […] si on arrive à se passer du glyphosate à 95 %, on aura réussi. » L’échéance prévue dans seulement trois ans d’arrêter sur le territoire l’usage de cet herbicide très controversé, à la demande d’Emmanuel Macron, contredit le calendrier prévu par l’Union Européenne (UE). Celle-ci a en effet renouvelé, en novembre 2017, la licence du glyphosate pour cinq ans. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a aussi déclaré que la France allait « essayer de sortir » de cette pratique dans les trois ans, tout en précisant que : « Le Président a rappelé que tant qu’il n’y a pas de substitution, il n’y a pas de suppression.»
Par ailleurs, au moment où les agriculteurs français manifestent à divers endroits pour protester contre un éventuel accord de libre-échange entre l’UE et les pays producteurs d’Amérique du Sud, Nicolas Hulot a lui aussi admis qu’un tel traité « […] n’était pas acceptable », car il « […] serait trop préjudiciable » à l’ensemble du monde rural hexagonal.
Contrairement à de nombreuses personnalités politiques, comme les deux secrétaires d’État Sébastien Lecornu et Brune Poirson, Nicolas Hulot a confirmé sa décision de ne pas se rendre au Salon de l’Agriculture. Pour expliquer son choix, il a expliqué qu’il préférait : « […] privilégier le dialogue direct avec les parties prenantes dans de bonnes conditions d’échange », en restant « loin des caméras ».