Actuellement, le constat des dégâts de la forêt de Chantilly montre un massif particulièrement menacé par les retombées de l’effet de serre. Son exemple peut donc servir de test grandeur nature pour comprendre comment mieux protéger tous les espaces forestiers sur notre territoire.
Des milliers d’arbres en danger
D’après un récent bilan, sur les 6.300 hectares de la forêt de Chantilly, environ 47.000 arbres risquent bientôt de disparaître. A cause des effets délétères du réchauffement climatique et de ses conséquences. Entre autres, la prolifération de certains insectes nuisibles. Notamment des hannetons, dont les larves tuent les racines des arbres, puis dévorent leurs feuillages. Or, ces agressions guettent aujourd’hui toutes les forêts françaises. Ce qui sous-entend ensuite, après un déclin environnemental, de futurs dégâts économiques. Ceux-ci seront provoqués par une baisse des ventes de bois et une raréfaction des touristes. Pour lutter contre cette menace, le Domaine de Chantilly a créé un collectif, baptisé « Ensemble, sauvons la forêt de Chantilly ». Il rassemble les forestiers qui entretiennent cet espace, ses gestionnaires et les pouvoirs publics locaux.
Une étude approfondie va être menée sur les dégâts de la forêt de Chantilly
Pour mener une étude détaillée sur l’écosystème de cette forêt en danger, l’Institut de France, propriétaire du Domaine de Chantilly, a misé sur les compétences du laboratoire In-Sylva. Celui-ci faisant partie du Laboratoire d’Excellence Arbre, lié à l’Institut National de Recherche pour l’Agriculture, l’Alimentation et l’Environnement. Dans un premier temps, pour mieux comprendre les capacités des sols à conserver l’eau, les agents forestiers ont creusé soixante fosses. Cela, avec l’aide de nombreux bénévoles. Ces fosses sont d’une profondeur moyenne de 2,5 mètres. Ainsi, elle vont permettre d’observer les capacités de recyclage biologique de ces sols. Par ailleurs, divers prélèvements sur les feuilles, les plantes et les insectes présents dans cette zone révèleront leurs caractéristiques. Principalement, leurs réactions en cas de sécheresse.
Des analyses menées sur trois ans
Au final, un budget de trois millions d’euros sera dédié à des analyses régulières de la forêt de Chantilly. Celles-ci se dérouleront sur trois ans. Ainsi, cette étude mobilisera une quarantaine de chercheurs. L’un de leurs objectifs prioritaires sera de trouver des variétés d’arbres qui résistent mieux aux périodes de sécheresse et aux nuisibles. En parallèle, cette année, pour renforcer le reboisement de cette forêt menacée, une opération de replantage de 100.000 arbres aura lieu.
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