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Une épargne croissante est apparue pendant le confinement

Epargne croissante : les Français préfèrent mettre de côté

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Epargne croissante : un comportement de repli

 

La situation sanitaire actuelle, pleine d’interrogations face à l’avenir, pousse les Français à faire des économies. Leur épargne croissante en est la preuve. Ainsi, les dépôts sur le Livret A ont rapidement augmenté de 50 %. Malgré un taux de rémunération peu attractif. Alors, peut-on espérer que le déconfinement change cette situation ?

 

Un attentisme connu

C’est un réflexe récurrent. Les périodes de grande incertitude et de crise déclenchent chez les Français une réaction d’épargne croissante. Déjà, lors de la crise financière de 2008, ce même Livret A avait atteint un volume record de 18,7 milliards d’euros. A l’époque, il rapportait 4 % par an. Bien que le taux de rémunération soit maintenant à 0,5 %, les dépôts enregistrés en mars dernier sur le fameux Livret ont dépassé les trois milliards d’euros. Or, cette attitude de repli commence à inquiéter Bruno Le Maire. En effet, cette épargne prive la consommation globale du pays d’argent frais. Il est vrai que depuis le 17 mars, date du début du confinement, les occasions de faire des dépenses ont beaucoup baissé.

De fait, la fermeture de nombreux commerces et des lieux de loisirs (salles de spectacles, cinémas, bars) a supprimé beaucoup d’opportunités. Et ne plus pouvoir aller au restaurant n’a rien arrangé.

Un contexte anxiogène

Un phénomène d'épargne croissante s'est manifesté pendant le confinement.

Un phénomène d’épargne croissante s’est manifesté pendant le confinement.

Malgré cette situation inédite, le chômage partiel versé aujourd’hui à environ neuf millions de salariés n’est pas destiné à alimenter le Livret A ou le Livret de Développement Durable et Solidaire. Pourtant, en mars dernier, ces deux produits ont totalisé une collecte de 3,8 milliards d’euros. Et le mois d’avril pourrait bien confirmer cette tendance. Voire la dépasser. A l’évidence, ce comportement indique que les fréquentes annonces dans les médias de forte récession en France, d’au moins 8 %, encourage les foyers à mettre de côté. Sans doute pour pouvoir affronter d’éventuels coups durs. Mais ce réflexe d’épargne croissante n’arrange pas Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie.

Récemment, alors qu’il intervenait face à la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, il a déclaré « Ce n’est pas d’épargne dont nous avons besoin aujourd’hui pour notre économie mais d’investissement. » De plus, le ministre pressent que l‘argent économisé ne sera pas redépensé dès le début du déconfinement. Par conséquent, il faudra trouver des moyens efficaces pour inciter les Français à changer d’attitude. Un enjeu loin d’être gagné d’avance, étant donné l’anxiété actuelle.

Un redémarrage très attendu

Actuellement, l’indicateur fourni par l’épargne croissante est néfaste pour la consommation. Or, celle-ci est un rouage fondamental pour le redéploiement de notre économie. Les indicateurs de tendance concernant le choix des ménages arriveront début mai lors l’assouplissement du confinement. Sans être devin, on peut s’attendre à ce que le Gouvernement y soit très attentif.



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Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.