Conviction écologique : un engagement négociable
En 2017, Google a fièrement montré sa conviction écologique. En effet, la firme a annoncé que son empreinte carbone était neutre. En revanche, Google a moins fait de publicité sur le fait qu’elle finançait en même temps des organisations climatosceptiques.
Une morale opportuniste
D’après le journal anglais The Guardian, Google a effectivement versé des sommes importantes à une douzaine d’organisations qui réfutent le réchauffement climatique actuel. Cela montre une conviction écologique très « conciliante ». De fait, certains de ces groupes financés par Google combattent activement les projets de loi qui pourraient favoriser l’écologie aux États-Unis. D’ailleurs, l’un d’entre eux, le Competitive Entreprise Institute, a influencé le Président américain pour qu’il se retire de l’Accord de Paris sur le climat. Un autre, comme le State Policy Network, affirme dans ses publications que « l’environnement va de mieux en mieux ». D’autant plus que pour cette organisation, « il n’existe pas de crise du climat ».
Des faits vérifiables
Les dons généreux effectués par Google figurent dans un document public, aisément consultable. Celui-ci est mis à jour deux fois par an par le géant du Net. Ainsi, ce bilan répertorie toutes les associations qui reçoivent des « aides ». On sait juste que ces financements sont très conséquents. Simplement, les montants réels dont bénéficient ces organismes ne sont pas précisés.
Un discours équivoque
Actuellement, comme la totalité des poids lourds de la sphère Internet, Google affiche une attitude publique favorable à la protection de l’environnement. Ainsi, la firme américaine a jadis plaidé, à l’unisson avec Apple, Facebook et Microsoft, pour que Donald Trump reste dans l’Accord de Paris. Cependant, cela ne l‘empêche pas, en parallèle, d’apporter son soutien financier à des organisations ouvertement climatosceptiques. Notamment en 2014. A cette époque, Eric Schmidt, ancien PDG de Google et président actuel du conseil d’administration d’Alphabet, avait dû expliquer aux médias américains des financements gênants. Ces derniers concernaient des lobbys qui niaient le réchauffement climatique. A l’époque, Eric Schmidt avait fait profil bas, en déclarant « C’est une erreur et nous ferons en sorte de ne pas la reproduire à l’avenir. »
Des propos plus nets quant à sa conviction écologique
Depuis, le ton de Google a nettement évolué. Ainsi, l’un de ses porte-paroles a récemment déclaré « Nous sommes loin d’être la seule entreprise à contribuer financièrement à des organisations […]. En ajoutant « […] tout en étant profondément en désaccord avec elles sur leurs opinions sur le climat. » De fait, au crédit de Google, la firme finance aussi aujourd’hui des groupes qui militent pour la défense de l’environnement. On peut donc en conclure qu’en dehors de toute conviction écologique, Google finance surtout ses propres intérêts. Où qu’ils se trouvent.
Un changement d’attitude possible de Google
Google montre, au fil du temps, une conviction écologique très fluctuante.
Cependant, une réforme, surveillée de près par le géant du Net, pourrait bientôt le rendre plus prudent sur ses prises de position élastiques. Il s’agit de la loi énoncée par le Communications Decency Act. Ce texte a pour but de définir plus précisément les responsabilités des plateformes en ligne américaines. A l’avenir, cette loi pourrait fortement redistribuer les cartes pour des plateformes aussi énormes que Google, Facebook ou Twitter. En effet, elle pourrait faire en sorte que ces plateformes cessent d’être considérées comme de simples éditeurs de contenus. Elles deviendraient alors des distributeurs.
Une responsabilité très différente
Ce distinguo serait majeur, car il rendrait ces plateformes totalement responsables en matière de modération en ligne. Notamment, par rapport aux propos haineux publiés, ou à la neutralité politique. Un danger potentiel pour Google, qui n’a aucun intérêt à ce que ce texte passe. Quelle que soit sa véritable conviction écologique.
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