Congé paternité : un marqueur social fort
Hier, à Lonjumeau, lors d’un déplacement dans un centre de protection maternelle, Emmanuel Macron a annoncé que le congé paternité allait passer de quatorze à vingt-huit jours. On s’attend à ce que la majorité des Français plébiscite cette mesure. Celle-ci sera effective dès juillet 2021.
Un droit aux nombreuses conséquences
Créé en janvier 2002, le congé paternité est un droit lié à divers enjeux majeurs de société. En effet, cette mesure a déjà renforcé l’implication des hommes dans l’éducation de leurs enfants. En contribuant aussi à mieux équilibrer les responsabilités familiales au sein des couples. De plus, ce congé est également lié à la question de l’égalité professionnelle entre les hommes et les femmes. Ainsi qu’à l’accès à une parité plus équilibrée. De fait, encore aujourd’hui, la maternité continue de freiner le parcours professionnel de nombreuses femmes. Aujourd’hui, le congé paternité est accessible à tout conjoint salarié d’une mère ayant un enfant. Dès lors que ce père vit maritalement avec elle. Ou encore, s’il a signé avec la mère un Pacte civil de solidarité.
Une extension importante
Jusqu’à présent, le congé paternité se limitait à quatorze jours. Dont trois jours pris en charge par l’employeur. Ensuite, les onze autres étaient financés par la Sécurité sociale. Or, en juillet 2021, ce congé passera à  vingt-huit jours. Toujours avec trois jours payés par l’employeur. Dans cette nouvelle durée, sept jours seront à prendre obligatoirement. Comme c’est déjà le cas pour les mères. Cette réforme s’est accélérée suite à un récent rapport, établi par une commission d’experts. De fait, leur étude portait sur les 1.000 premiers jours vécus par un enfant. Or, celle-ci a mis en avant l’importance déterminante de la présence du père durant cette période. Ces travaux ont eu lieu sous la direction du neuropsychiatre Boris Cyrulnik.
Une réforme soutenue
Une proposition de loi a aussi fortement soutenue cette réforme du congé paternité. Elle était menée par le député Guillaume Chiche. Ainsi que par son groupe parlementaire, Ecologie Démocratie Solidarité. A l’origine, le projet défendu par ce député préconisait un congé encore plus long. Plus précisément, de douze semaines. Dont huit obligatoires. Cependant, le futur passage à 28 jours de congé constitue déjà une avancée sociale considérable. Plutôt marquée à gauche. D’ailleurs, par la suite, cette décision de politique familiale pourrait profiter à l’image ancrée à droite d’Emmanuel Macron.
Un retard rattrapé
Assurément, le doublement de la durée du congé paternité donnera à la France une image plus généreuse. Comparativement à ses voisins européens, jusqu’alors en avance sur elle. Par conséquent, cette mesure intégrera bientôt le prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale. Globalement, en 2021, ce congé allongé devrait coûter environ 255 millions d’euros. Avant de passer à 500 millions d’euros l’année suivante, pour douze mois complets d’application.
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