Face à l’implantation massive du moustique tigre dans 81 départements français, Santé publique France alerte sur une hausse exceptionnelle des cas autochtones de chikungunya cet été 2025. Avec près de 480 cas recensés en métropole au 15 septembre, le virus menace de se propager davantage cet automne. Les autorités appellent à la vigilance contre les piqûres pour limiter la diffusion de cette maladie et d’autres virus transmis par les moustiques vecteurs.
Une épidémie inédite de chikungunya en métropole
L’été 2025 marque un tournant avec une augmentation record des contaminations autochtones au chikungunya en France métropolitaine. Au 15 septembre, Santé publique France dénombre environ 480 cas, en progression rapide par rapport à la semaine précédente. Cette flambée rend la situation particulièrement préoccupante.
Le chikungunya se transmet à l’homme par la piqûre du moustique tigre. Ce dernier, autrefois absent de métropole, est désormais implanté dans 81 départements. Cette prolifération résulte notamment du réchauffement climatique qui favorise son expansion. Plusieurs foyers importants concentrent entre 20 et 50 cas, notamment à Fréjus, Antibes et Bergerac. Parfois, des foyers secondaires se développent suite à une chaîne de transmission locale.
Cette hausse exceptionnelle tire en partie son origine des épidémies majeures survenues à La Réunion et dans l’océan Indien. Des cas importés vers la métropole ont alimenté cette progression. Santé publique France insiste sur le fait que la saison des moustiques n’est pas terminée et que le risque persiste donc pour les prochains mois.
Le rôle clé du moustique tigre dans la transmission
La présence du moustique tigre est un facteur déterminant dans cette épidémie. En s’étendant dans plus de 80 départements, il rapproche la menace des populations métropolitaines. Contrairement à d’autres moustiques, il pique le jour et peut transmettre plusieurs virus avec un impact sanitaire important.
Les autorités sanitaires encouragent la population à limiter la prolifération du moustique en éliminant les eaux stagnantes où il pond. Des mesures individuelles, telles que l’usage de répulsifs et de vêtements couvrants, sont également recommandées pour réduire les piqûres.
Dengue et fièvre du Nil occidental : une vigilance constante
Outre le chikungunya, d’autres maladies transmises par les moustiques continuent d’inquiéter les experts. La dengue, également vecteur par le moustique tigre, totalise 21 cas en métropole, sans augmentation récente. Bien que ce chiffre soit bien inférieur au record de 66 cas enregistré en 2024, le risque d’une recrudescence existe tant que la saison des moustiques dure.
Par ailleurs, la fièvre du Nil occidental, appelée aussi fièvre West Nile, liée au moustique Culex, fait l’objet d’une surveillance renforcée. Mi-septembre, 32 cas autochtones ont été recensés, dont neuf nouveaux en une semaine. Cette maladie peut entraîner des complications neurologiques graves dans certains cas.
Recommandations pour les voyageurs et les territoires concernés
Pour prévenir une circulation accrue de ces virus, Santé publique France et le ministère de la Santé adressent un appel particulier aux voyageurs vers les Antilles et la Guyane. Ces régions, bien que moins affectées par le chikungunya, abritent des moustiques vecteurs actifs toute l’année.
Il est primordial de respecter les consignes de prévention afin d’éviter l’importation et la propagation des virus dans les zones métropolitaines où les moustiques tigres sont implantés.
Une vigilance collective indispensable
La forte augmentation des cas de chikungunya en métropole en 2025 souligne l’urgence d’une mobilisation collective contre les moustiques vecteurs. Face à un moustique tigre désormais bien installé sur une large partie du territoire, il est essentiel d’adopter des gestes simples mais efficaces pour lutter contre sa prolifération. L’utilisation de répulsifs, la suppression des points d’eau stagnante et la protection individuelle doivent devenir des réflexes quotidiens.
Les autorités sanitaires appellent chacun à maintenir un haut niveau de vigilance, car la saison des moustiques n’a pas fini de poser des risques. La prévention reste la meilleure arme contre la progression des maladies telles que le chikungunya, la dengue et le virus du Nil occidental. Protéger sa santé et celle de ses proches passe par une implication collective renforcée dès aujourd’hui.