Chicanes : un obstacle pour les fauteuils roulants
À l’origine, les chicanes ont pour seul but de garantir la tranquillité des piétons sur les trottoirs. Dans une certaine mesure, elles les protègent de l’intrusion des deux-roues et des voitures. Ainsi, les conducteurs indélicats ne peuvent plus surgir à l’improviste, en menaçant parfois les promeneurs.
Des systèmes peu commodes
Ces installation mécaniques peuvent être fixes ou mobiles. Cependant, quelle que soit leur conception, elles ne font pas qu’interdire l’accès des trottoirs aux véhicules en tous genres. Malheureusement, les chicanes transforment aussi les déplacements des personnes en fauteuil roulant en parcours pénibles. En effet, comme un fauteuil est forcément d’une largeur conséquente, il n’a pas la mobilité habituelle d’un piéton. D’où une gêne systématique, que les personnes qui se déplacent en fauteuil roulant doivent supporter lorsqu’elles franchissent des chicanes.
Chacun doit pouvoir circuler librement
Depuis plusieurs années, la gêne réelle causée par ces dispositifs mobilise le Comité pour le Droit au Travail des Handicapés et l’Egalité des Droits (CDTHED). Depuis des mois, ce Comité réclame que les personnes à mobilité réduite puissent, comme tout piéton, avoir un accès libre à la circulation sur les trottoirs. Pour le CDTHED, ces systèmes sont donc à revoir. D’autant plus que les cyclistes ont démontré, par leurs pratiques, que ces obstacles ne font que les ralentir. Ainsi, certains n’hésitent pas à porter momentanément leur vélo. Ce comportement est évidemment impensable pour une personne handicapée.
Des transformations nécessaires
Une chicane installée sur un trottoir
Actuellement, les chicanes provoquent toutes des difficultés pour les utilisateurs de fauteuils roulants. Quand elles sont mobiles, elles imposent des manipulations pénibles avec les bras. Quand elles sont fixes, leur largeur de seulement un mètre bloque de nombreux fauteuils. Ces installations sont donc en infraction par rapport à l’Arrêté du 15 janvier 2007. Celui-ci précise que la largeur autorisée doit être au minimum de 1,40 mètre. De plus, aucun obstacle permanent ne doit entraver le dispositif mis en place.
L’obligation d’une pétition
Sollicité par les plaintes régulières des personnes à mobilité réduite, le CDTHED estime que certaines municipalités ne respectent simplement pas la loi. Par conséquent, le Comité juge que cette attitude, indifférente aux difficultés du handicap, engendre une réelle « discrimination ». Par conséquent, pour que les personnes handicapées cessent d’être pénalisées dans leurs déplacements par les chicanes, le CDTHED demande aux municipalités concernées de les retirer. Ce, afin de respecter les normes de l’Arrêté du 15 janvier 2007. Pour se faire entendre, le Comité a envoyé une pétition au ministre de la Transition écologique et solidaire, et au ministre de l’Intérieur. De plus, il a adressé cette même pétition à la Secrétaire d’État chargée des personnes handicapées, Sophie Cluzel, ainsi qu’aux préfets et aux maires concernés.
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