Calendrier de la réforme des retraites : le choix du temps long
Ce jeudi, le Premier ministre Edouard Philippe a donné, lors de son intervention sur TF1, des précisions sur le futur calendrier de la réforme des retraites. Un texte qui concrétisera cette réforme doit entrer en vigueur le 1er janvier 2025.
Un exercice délicat
Très attendu, le Premier ministre a enfin apporté des précisions sur le futur calendrier de la réforme des retraites. Très clair, il a assumé cet exercice délicat face aux téléspectateurs. Ainsi, Edouard Philippe a indiqué que ce projet de loi sera soumis au Parlement « d’ici l’été prochain ». Ensuite, son entrée en vigueur est prévue au 1er janvier 2025. Par ailleurs, Edouard Philippe a aussi dévoilé les modalités d’une prochaine concertation citoyenne. Celle-ci sera lancée « d’ici la fin du mois ». Une plateforme Internet sera bientôt ouverte, pour que les Français puissent s’exprimer sur la future réforme des retraites.
La reprise des négociations
Pour présenter le calendrier de la réforme des retraites, le Premier ministre a aussi annoncé la reprise des négociations avec les syndicats et les organisations patronales. Elles auront lieu dès le lundi 16 septembre. Ces échanges se feront jusqu’à la fin de l’année. Quatre grands thèmes seront ainsi abordés. D’abord, les conditions d’ouverture des droits. Cette question comportera les sujets très délicats de l’âge de départ et de la durée des cotisations. Par ailleurs, le pilotage financier du système, pour atteindre un équilibre en 2025, sera un autre thème phare. Enfin, la suppression des régimes spéciaux sera discutée avec les organisations professionnelles concernées d’ici le 15 octobre. Sur TF1, le Premier ministre a plusieurs fois répété « On peut prendre le temps. »
Rassurer les professions libérales
Aujourd’hui, plusieurs régimes de retraite sont excédentaires. Notamment ceux de certaines professions libérales, juridiques et médicales. En raison de leur situation positive, ces régimes refusent que leurs réserves actuelles soient incluses dans le système de retraite universel. Pour le collectif SOS Retraites, ce projet « […] de captation des réserves des régimes de retraite autonomes » risque d’entraîner un affaiblissement du maillage des professionnels de santé sur le territoire.
Des conséquences préoccupantes
Evidemment, cela pourrait ensuite avoir des conséquences négatives sur la qualité des soins fournis. Ainsi, des fermetures de cabinets médicaux pourraient survenir. A ce sujet, lors d’une récente conférence de presse, plusieurs représentants syndicaux de professionnels de santé ont manifesté leurs craintes. Par conséquent, le calendrier de la réforme des retraites présenté par Edouard Philippe devra en tenir compte. Il devra rassurer différentes spécialités, comme les chirurgiens ou les kinésithérapeutes.
Le cas des retraites des fonctionnaires
En fonction de la pénibilité du travail, l’âge de départ à la retraite peut varier.Dans le calendrier de la réforme des retraites, l’une des évolutions majeures concerne le calcul des droits à la retraite. En effet, pour les fonctionnaires, il est prévu que ce calcul soit désormais basé sur l’ensemble d’une carrière effectuée, et non sur les six derniers mois d’activité. De fait, les syndicats de la fonction publique craignent que les pensions de retraite diminuent. En réponse à cette inquiétude, Edouard Philippe s’est montré rassurant. Notamment, en précisant bien que les primes perçues seront incluses dans ce calcul. Un argument qui n’a pas rassuré le secteur des enseignants, car ils touchent rarement des primes dans leurs carrières. Pour eux, ce nouveau modèle de calcul pourrait entraîner des retraites plus faibles. D’ailleurs, le syndicat FSU a affirmé que ce changement pourrait faire perdre en moyenne 250 euros mensuels aux retraités de l’enseignement.
L’âge légal de départ des métiers pénibles
Dans certains cas, certains métiers considérés comme pénibles sont autorisés à partir à la retraite avant l’âge de 62 ans. Par exemple, les aides-soignants. De fait, ces derniers peuvent le faire dès 57 ans. Or, c’est typiquement le type d’avantage que le rapport Delevoye voudrait supprimer. Pour compenser cette suppression, il propose d’ouvrir un compte professionnel de prévention. Aujourd’hui, ce système est réservé aux agriculteurs et aux salariés exerçant un métier reconnu comme générant une forte pénibilité.
Des critères reconnus
Les principaux critères retenus qui déterminent la pénibilité sont connus. Le plus courant est le travail de nuit. Dans le même cas, on trouve aussi le travail en équipes alternantes, les tâches répétitives et les activités exercées dans un milieu à très forte pression (hyperbare). Enfin, les métiers effectués dans des conditions hostiles, avec du bruit et des températures extrêmes, constituent aussi des cas à part. Plusieurs syndicats veulent qu’ils soient traités en fonction de leurs spécificités dans le calendrier de la réforme des retraites.
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