Bretagne : noter les aménagements publics des communes
En Bretagne, Yann Jondot, maire paraplégique de Langoëlan, a depuis peu été nommé « Ambassadeur des ambassadeurs de l’accessibilité ». Récemment, ce titre lui a été décerné par Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat chargée des personnes handicapées. Ainsi, cela fait de lui un défenseur actif des droits des personnes à mobilité réduite. Pour vérifier si toutes les communes bretonnes garantissent un bon accès aux personnes handicapées, il fait le tour de sa région.
Un nouveau label
Yann Jondot vérifie la qualité de l’accessibilité des collectivités locales, en faveur des personnes à mobilité réduite. Ensuite, il note les bâtiments publics qu’il visite, entre A et C. Au total, ce maire très motivé va contrôler l’accueil de 524 villes en Bretagne. La première de son périple était Saint-Gonnéry. Après vérification, il lui a donné un honorable « B ». Depuis, Yann Jondot enchaîne. L’ampleur de sa tâche ne lui fait pas peur. Pour preuve, en octobre 2017, il a vaincu le sommet du Kilimandjaro, haut de 5.800 mètres. Cet exploit voulait déjà montrer qu’il fallait respecter l’accessibilité des lieux publics, en n’oubliant pas le quotidien difficile des personnes handicapées.
Une motivation inflexible
Paraplégique dès l’âge de 20 ans, suite à un accident de moto, Yann Jondot s’active depuis des années. Il s’efforce de sensibiliser l’exécutif aux difficultés rencontrées par les personnes à mobilité réduite. Pour lui, plaider directement cette cause à l’Assemblée nationale, au Sénat ou même à Matignon est le seul moyen d’améliorer la situation. Pour convaincre les décisionnaires, il remet à chacun un livre blanc. Celui-ci a été écrit par les adhérents du Groupe d’entraide mutuelle de Bretagne. Cette association milite en faveur de l’intégration sociale des personnes handicapées.
L’accessibilité est très accessible
Yann Jondot avec des habitantes d’une commune, devant une boulangerie bretonne.Yann Jondot défend un programme d’action simple. Il est fondé sur trois mesures « pragmatiques et peu onéreuses ». En Bretagne, pour faciliter les déplacements quotidiens des personnes à mobilité réduite, il suffit que chaque commune applique trois dispositions. A savoir, prévoir une rampe d’accès amovible dans chaque localité. Ensuite, poser des sonnettes facilement atteignables devant chaque bâtiment public. Cela, quand leur accès est impossible en fauteuil. Enfin, installer une rampe devant ces bâtiments. Ainsi, les personnes handicapées sans fauteuil roulant pourront gravir les marches des escaliers.
L’impact d’un label
Pour stimuler les initiatives favorisant l’accessibilité, Yann Jondot veut instaurer un affichage clair, à l’entrée de chaque ville. Selon lui, ce nouveau label doit signaler, et parfois récompenser, la qualité d’aménagement de chaque lieu. Normalement, depuis 2005, une loi encadre déjà l’accessibilité des Etablissements Recevant du Public. Mais dans les faits, les normes prévues restent souvent inappliquées. Surtout pour des raisons de coûts. Aujourd’hui, Yann Jondot explique que les investissements à faire sont modiques. Il détaille : « Une sonnette, c’est 50 euros, une rampe, 600. ». Cette démonstration a convaincu le sénateur Gérard Larcher. Celui-ci a donc décidé que le Morbihan deviendrait le département pilote de ce Programme d’accessibilité.
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