Boîtes aux lettres : un nombre trop important. En raison de la baisse constante du nombre des lettres envoyées en France, la Cour des comptes considère que la Poste devrait réduire la quantité de ses boîtes aux lettres de rue. Philippe Wahl, le PDG de l’entreprise publique, a admis qu’une prochaine adaptation sera nécessaire.
Une nette chute des envois postaux
D’ici 2025, le volume global de lettres postées en France pourrait baisser de plusieurs milliards. Or, à ce jour, plus de 131.000 boîtes aux lettres sont installées dans les rues de France. Après avoir étudié cette situation, la Cour des comptes a estimé qu’il fallait réduire le nombre de ces boîtes. Même si certains usagers trouvent qu’il n’y en a pas assez dans certaines zones. Pourtant, la baisse des envois de courriers est bien réelle. Alors qu’en 2008 le nombres des lettres à distribuer était de 18 milliards, il pourrait n’être que de 5 milliards en 2020.
Un constat qui pousse la Cour des comptes à demander à la Poste de se moderniser. Notamment, en revoyant à la baisse son parc actuel de boîtes aux lettres de rue. D’autant plus que d’après son analyse financière, en 2018, la Poste a enregistré un déficit de 365 millions d’euros. Cette perte était due à ses coûts généraux. Ainsi, même si la Cour a observé des initiatives de modernisation dans l’entreprise depuis 2014, elle recommande maintenant de réduire ses frais. En priorité, ceux générés par le traitement du courrier. Pour cela, le nombre des boîtes aux lettres devra s’adapter au recul du volume des lettres envoyées.
Un excès injustifié
Actuellement, la France dispose de plus de 131.000 boîtes aux lettres sur la voie publique. Or, ce chiffre baisse beaucoup moins que la quantité des courriers postés. Par conséquent, la Cour des comptes juge que le nombre des boîtes jaunes disposées dans les rues devra être réduit. Car à l’avenir, la chute des envois de lettres va encore s’accentuer. En effet, comparée aux autres pays européens, la France dispose d’un parc de boîtes aux lettres particulièrement fourni.
En zone rurale, on compte environ une boîte pour 200 habitants. Dans les grandes villes, ce nombre est encore plus important. Avec parfois trois boîtes dans un rayon de 300 mètres. Pour les facteurs, cette abondance de boîtes impose de nombreux déplacements. De fait, ces derniers prennent beaucoup de temps. Particulièrement en zone rurale. Ainsi, la Cour a calculé que le surcoût engendré par ces déplacements s’élèverait à 37,8 millions d’euros par an. En effet, la Poste assure assure aujourd’hui un service de distribution et une collecte six jours sur sept.
Une optimisation inévitable
Du fait des surcoûts constatés, la Cour des comptes suggère une optimisation des tournées actuelles des facteurs. Mais cette analyse inquiète les syndicats de l’entreprise publique, dont la CGT. De fait, les partenaires sociaux craignent une future réduction d’effectifs. Cependant, pour la Cour, une telle mesure devra « […] s’associer aux collectivités territoriales, en prenant en compte le rôle de La Poste en matière d’aménagement du territoire ». Suite à ces recommandations, Philippe Wahl, PDG de l’entreprise publique, a répondu à la Cour des comptes qu’il admettait que le nombre de boîtes aux lettres de rue devra être « adapté ». Cela, pour tenir compte de la baisse globale des volumes du courrier lié aux particuliers. Entre 2008 et 2018, ce recul des envois a atteint environ 46 %. Ainsi, ce changement dans les habitudes des Français engendrera forcément une adaptation des services offerts par la Poste.
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