Prospectus dans les boîtes : un gâchis agaçant. Malgré l’essor évident de la publicité numérique, les distributions régulières de publicités-papier dans les boîtes aux lettres, dites « non-adressées », continuent d’augmenter. Ce constat a été pointé du doigt par le magazine de protection des consommateurs UFC-Que Choisir, qui dénonce un gâchis manifeste, coûteux et en hausse.
Un gaspillage récurrent
Les publicités imprimées continuent d’envahir les boîtes aux lettres à l’échelon national, malgré leur efficacité contestable. Ce phénomène a même tendance à augmenter, malgré la montée en puissance de la publicité numérique, faite via Internet. Selon une étude réalisée par le magazine UFC-Que Choisir, « En un mois, chaque boîte aux lettres reçoit en moyenne 60 prospectus publicitaires. » D’après cette enquête, entre l’année 2004 et aujourd’hui, le poids moyen des imprimés distribués dans les boîtes est passé, par foyer, de 2 kg à 2,3 kg. Ce résultat représente une augmentation de 15 % en 14 ans. Actuellement, malgré les lancements précédents de trois plans nationaux de prévention des déchets, la distribution de prospectus représente encore, en terme de volume, un quart du papier consommé en France. En 2012, cette quantité se limitait à 20 %, preuve que le phénomène a tendance à s’aggraver.
Des dépenses inconsidérées
Cette pratique commerciale, effectuée à l’aveugle, a évidemment un coût. Celui-ci revient environ à 200 € annuels par Français. Plus précisément, à chaque seconde, 27 kilos de prospectus et imprimés publicitaires sont distribués dans les boîtes aux lettres françaises. Ce volume représente chaque année pas moins de 40 kilos par foyer, soit un poids de plus de 17 kilos par habitant. Au niveau national, ces 18 milliards de prospectus annuels représentent un total de 830.000 tonnes de papier. Cela constitue un coût de traitement de 110 millions d’euros, et un budget marketing de 2,8 milliards d’euros, le tout exclusivement investi dans les prospectus publicitaires.
Des excès mesurables
Une fois cumulés, ces prospectus représentent 5 % du poids total des poubelles des Français, et plus de 35 % du tonnage des papiers imprimés fabriqués annuellement en France. Si cet amoncellement de prospectus agace environ 17 % des Français, qui déplorent que tout ce papier encombre leurs boîtes aux lettres, ils ne sont que 10 % à avoir mis chez eux un autocollant « Stop Pub », pour éviter cette distribution envahissante. Les grandes surfaces sont responsables du plus fort taux de distribution de publicités imprimées, avec 58 % des dépôts. Les journaux gratuits représentent 18 % des distributions, les commerces locaux 14 %, et les collectivités locales 5 %. Les 5 % restants regroupent des mailings divers, provenant de banques, d’associations, d’artisans et d’assurances.
Une pratique à encadrer
Une étude réalisée en 2009 par le CREDOC a fait apparaître que le tri des déchets était devenu pour les Français, avec près de 60 % de réponses favorables, la première action qu’ils étaient prêts à faire en faveur du développement durable. Aujourd’hui, réussir à faire régresser la distribution tous azimuts de prospectus, d’ailleurs de moins en moins efficace commercialement, représente un enjeu économique non-négligeable. Pour mieux mesurer l’efficacité réelle d’une diminution de cette pratique, on a calculé que si 15 % des foyers refusaient les imprimés publicitaires dans leurs boîtes, cela ferait faire une économie de 130 millions de kilos de papier. Un gain appréciable, surtout que cette économie se répercuterait ensuite favorablement sur la quantité globale des déchets à traiter.
Apposer la plaque « pas de pub » sur sa boîte aux lettres pour refuser les prospectus
Si vous aussi vous pensez qu’à l’heure du tout numérique vous pensez que les prospectus dans la boîte aux lettres sont un gâchis de papier pour l’environnement, vous avez le droit de demander à ne plus les recevoir. Pour cela rien de plus simple, il vous suffit de mentionner sur votre boîte aux lettres que vous n’en souhaitez plus. Il existe aujourd’hui des plaques boite aux lettres pour refuser les prospectus. Elles mesurent 10 cm sur 2,5 cm, sont en plastique et coûtent un peu plus de 5 euros. Ces plaques sont gravées et vous n’avez qu’à les fixer sur votre boîte aux lettres. Vous pouvez les trouver sur des sites en ligne.
Sachez que si vous imposez un stop pub sur votre boîte aux lettres, le facteur a obligation de respecter votre choix et que le fait de continuer à déposer des pubs peut être considéré comme une infraction. Opter pour une plaque en plastique à fixer sur sa boîte aux lettres c’est aussi s’assurer que personne ne viendra vous la prendre. Car c’est très souvent que les autocollants des personnes qui ne souhaitent pas recevoir de pub se les fassent arracher.