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Le bégaiement : il est reconnu comme un vrai handicap

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Le bégaiement : un trouble pas si léger

Le bégaiement touche plus de 650.000 Français. Souvent sujet de plaisanterie, il handicape pourtant fortement la vie de certaines personnes. Au point de les empêcher totalement de s’exprimer. Pour certains, le simple fait de dire « Bonjour » représente un effort presque insurmontable. Cela peut même se transformer en moment de panique. Quand le bégaiement empêche de mener une vie sociale normale, il faut cesser de le considérer comme un trouble léger. Par exemple, s’il bloque la recherche d’emploi. Pour mesurer la vraie détresse que peut causer le bégaiement, il suffit d’en parler avec les orthophonistes, habitués à le soigner.

Est-ce vraiment un handicap ?

La gravité qu’on accorde au bégaiement varie suivant les personnes avec qui l’on en parle. Cependant, il faut savoir que ce trouble est reconnu comme un handicap à part entière par la Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH). Ce n’est pas sans raison. D’ailleurs, dans les cas les plus sérieux, le bégaiement peut donner droit à une Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH). Celle-ci permet d’accéder à différentes aides, et à des aménagements dans son travail. En effet, même si certains s’en défendent, ce trouble peut entraîner une gêne profonde. Surtout dans l’environnement professionnel. Le bégaiement peut même se faire plus remarquer que des diplômes. Une véritable injustice !

Une gêne sérieuse

Ne pas pouvoir parler normalement dans certaines situations, quand on en a vraiment besoin, peut sérieusement perturber une vie. Pour une personne bègue, cela peut créer des problèmes dans la vie privée ou professionnelle. Dans un cadre scolaire, cela peut aussi affecter le déroulement des études. A la longue, un stress important peut s’installer. Enfin, les personnes qui bégayent peuvent aussi être victimes de discrimination, due à des moqueries répétées.

Un cercle vicieux

Dans certains cas, la peur de bégayer en public peut conduire à l’isolement, par peur du regard des autres. Un sentiment de honte ou de culpabilité peut alors se développer. Celui-ci peut conduire la personne bègue à s’interdire de parler. Ce repli silencieux sur soi-même peut devenir une vraie dépression, parfois réellement dangereuse.

Une prise en charge précoce

Cependant, traité à temps par un(e) thérapeute compétent(e), un bégaiement peut très bien se résorber. D’ailleurs, il peut même disparaître. Dès que des symptômes se manifestent, il est conseillé de consulter un orthophoniste. Plus le traitement est précoce, mieux c’est. Les séances de soins permettent de récupérer sa confiance en soi. Un exercice efficace est d’apprendre à lire sans hésitation. Ainsi, progressivement, la personne bègue apprend à se contrôler à chaque fois qu’elle s’exprime.

Caractéristiques du bégaiement

De nombreux enfants sont gênés par un bégaiement.

Les enfants sont plus affectés par le bégaiement que les adultes. On estime que ce trouble touche 4 à 5 % d’entre eux. Contre seulement 1 % chez les adultes. Dans 80 % des cas, le bégaiement apparaît entre 2 et 5 ans. Par ailleurs, ce trouble touche plus les garçons que les filles. A ce jour, l’origine précise du bégaiement reste floue. Néanmoins, certains paramètres sont connus pour être aggravants. Par exemple, l’anxiété, la fatigue, la peur de mal faire, les conflits relationnels, sont des facteurs déclencheurs récurrents. De plus, chez l’enfant, si les parents ignorent ce trouble, cela peut le renforcer.

Des soins adaptés

Dans certains cas, la personne bègue peut très bien se soigner elle-même. En effet, lire des ouvrages spécialisés et pratiquer des exercices quotidiens peut suffire. Une rééducation menée de cette façon peut être très efficace. Une étude a révélé que la moitié des enfants âgés entre 4 et 7 ans ont réussi à se débarrasser de leur bégaiement sans consulter un orthophoniste. Cependant, si le trouble dure, il est préférable de s’adresser à des centres spécialisés. Ils peuvent alors proposer des stages adaptés. Finalement, le traitement qu’on choisi dépend de l’intensité du bégaiement et des possibilités de chacun.

  • Nous vous invitons à lire également notre article sur les secteurs d’activité créateurs d’emploi pour les personnes en situation de handicap
  • Le Bulletin des Communes vous suggère aussi la page sur les avantages de la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) 


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Jean Jacques Alvo a découvert sa vocation pour le journalisme après un séjour formateur de deux ans aux États-Unis. Il débute sa carrière dans la presse écrite, où il acquiert une solide expérience. En 2001, il accède à une position de premier plan en prenant la direction de la rédaction du Bulletin des communes. Sous son impulsion, il redéfinit la ligne éditoriale du bulletin pour mieux répondre aux besoins des élus, ainsi qu'à ceux des cadres et agents des collectivités locales et territoriales. Il réalise des articles de fond et des interviews de terrain afin de remonter à l'échelon national les bonnes pratiques locales, pouvant apporter une aide précieuse à la prise de décision pour d'autres élus confrontés aux mêmes défis sur leur territoire.