Attaques de loups : certains bergers durement touchés
Dans les Alpes, les attaques de loups causent des dégâts très importants. Leurs cibles sont souvent les troupeaux qui pâturent en altitude. Le nombre de brebis et de moutons tués devient trop grand. Pour cela, de nombreuses manifestations d’éleveurs s’organisent. Elles espèrent sensibiliser l’Etat. Ces rassemblements sont soutenus par des élus locaux.
Les attaques de loups : un mal récurrent
Pour comprendre la situation et les plaintes des éleveurs, il suffit de citer un cas, dans les Alpes, en Savoie. En juillet, à Saint-Martin-de-Belleville, un seul loup a provoqué en une journée la mort de cent brebis. Évidemment, le préfet coordinateur chargé de cette question, en région Auvergne-Rhône-Alpes, est très préoccupé. Il observe une progression des rassemblements d’éleveurs. Lors de ces manifestations, le ton monte. En effet, elles expriment une profonde détresse, face aux attaques de loups trop fréquentes. En France, depuis le début de l’année, ces attaques auraient causé la mort de près de 3.000 animaux d’élevage.
Une autorisation contestée
Aujourd’hui, d’après les dernières estimations faites sur le terrain, plus de 500 loups vivent en France. Ce volume permet à cette espèce protégée de garantir sa survie. Partant de ce constat, en juillet dernier, l’État a permis aux éleveurs, par arrêté, d’abattre une centaine de loups. Ce chiffre correspond environ à 15 % du nombre de ces prédateurs. L’an dernier, cette autorisation n’avait été que de 10 %. Mais cette hausse ne convient pas aux associations de protection des animaux sauvages. Notamment l’ASPAS. Celle-ci estime que le quota autorisé est trop élevé. Par conséquent, elle a déposé un recours juridique devant le Conseil d’État.
L’ours, la crainte des Pyrénées
Dans les Pyrénées, plus que les attaques de loups, ce sont celles des ours qui sont redoutées. Principalement en Ariège. A lui seul, ce département a souffert de 90 % des agressions de ce plantigrade. Rien qu’en deux mois, plus de 300 brebis ont été tuées, dans seulement deux pâturages. Au total, depuis le début de l’année, ce prédateur a causé la mort de 460 brebis. C’est trois fois plus que l’année dernière, à la même époque. Aujourd’hui, de nombreux éleveurs et plusieurs élus demandent que les ours soient retirés de leur territoire. Excédés, ils jugent que sa cohabitation avec les humains est devenue impossible car totalement ingérable.
Une élue très inquiète
Christine Tequi, maire de Seix et conseillère départementale de l’Ariège, s’est montrée très inquiète au sujet de la menace que les ours font peser sur sa région. Un danger bien réel, puisqu’en juin dernier, un randonneur a été poursuivi par une ourse qui protégeait son petit. Une rencontre à haut risque, qui aurait pu mal finir. Heureusement, le promeneur savait courir vite. Après cet incident, l’élue a tiré le signal d’alarme. Ainsi, elle a déclaré « Que deviendraient nos vallées si elles étaient désertées par les bergers et les touristes lassés des attaques de l’ours ? »
Un climat explosif
Ces derniers mois, à cause des attaques de loups et d’ours, une tension intense n’a pas cessé de monter chez les éleveurs. A ce jour, ils ont l’impression d’être abandonnés par l’État. Ils lui reprochent une inertie totale. Au point que certains menacent de se faire justice eux-même, en tirant sur les loups et les ours qu’ils verront.
Un incident révélateur
Les attaques d’ours dans les Pyrénées deviennent problématiques.
Preuve du ras-le-bol ambiant, des agriculteurs ont incendié le mois dernier un véhicule de l’Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage. Cet organisme public gère la cinquantaine d’ours actuellement présente dans les Pyrénées. Malgré ce geste révélateur, le délégué régional de l’ONCFS, Nicolas Alban, affirme que ses agents gardent de bonnes relations avec les habitants. Pour lui, elles restent pacifiques « […] avec 95 % des éleveurs ». Cependant, il comprend que la prolifération des ours soit problématique. De fait, au cours des vingt dernières années, en dix ans, le nombre de ces plantigrades a décuplé dans la région.
Une situation inextricable ?
Actuellement, les défenseurs de la faune sauvage comprennent la détresse des bergers et des éleveurs face aux attaques de loups et d’ours. Cependant, ils continuent de plaider la cause de ces animaux. Ainsi, ils affirment qu’ils participent « […] à la biodiversité des paysages de montagne ». Sans surprise, les partisans de ces prédateurs et leurs adversaires auront beaucoup de mal à trouver un terrain d’entente.
Le Bulletin des Communes suggère aussi de lire l’article de Ouest France :