Accusation contre Google : un dispositif caché pour faire un traçage individuel
Une accusation contre Google, émise par le navigateur Brave, vient d’être lancée, ce 4 septembre. Ainsi, Brave a révélé que le tout puissant moteur de recherches américain utilisait un système secret de traçage de ses utilisateurs. Ce procédé lui servirait ensuite à mieux cibler l’envoi de publicités.
Un traceur secret
Le mécanisme dont se sert Google à l’insu de ses usagers s’appellerait Push Pages. Il permettrait de créer un identifiant unique, donc propre à chaque internaute. Ensuite, il servirait à tracer toutes les recherches faites par un utilisateur ciblé. Son rôle serait de fournir des profils précis aux publicitaires intéressés. L’accusation contre Google par Brave entraîne le géant américain sur un terrain sensible. Celui de la protection des données personnelles. Notamment défendu par le Règlement Général pour la Protection des Données, le fameux RGPD européen. Un combat que Brave mène aussi contre Chrome, depuis 2016.
Des règles bafouées ?
Sur son site web, Brave explique dans le détail que Google ne respecterait pas les principes du RGPD. En effet, ce Règlement oblige les entreprises qui collectent, utilisent et conservent des données personnelles à en informer les utilisateurs. Or, l’accusation de Google par Brave révèle que le géant américain aurait mis en place un système maison, baptisé Push Pages, qu’il garde secret. Selon Brave, il permettrait à des entreprises « […] de partager les identifiants de profil d’une personne lorsqu’elles chargent une page Web ». De cette façon ces entreprises « […] reçoivent le même identifiant pour la personne profilée ». Pour fonctionner, Push Pages utilise un code d’environ 2.000 caractères, ajouté par Google à chaque profil. Celui-ci identifie individuellement tout internaute. De plus, Google fournit des cookies aux sociétés intéressées. Cela permet d’identifier encore plus précisément les goûts des usagers.
La réponse de Google
Google utiliserait un dispositif secret de traçage de ses usagers.Sur son site, Google précise depuis septembre 2018 qu’il ne vend jamais d’informations personnelles liées à ses utilisateurs. En revanche, il indique aussi qu’il permet aux annonceurs « […] de diffuser des publicités plus pertinentes et de mesurer leur impact ». Une information assez sybilline, donnée sans plus de détails. En réaction à l’accusation de Google par Brave, un porte-parole du groupe a affirmé que sa société « ne diffuse pas de publicités personnalisées ni ne partage de demandes d’enchères sans le consentement de l’utilisateur ». En attaquant Google, Brave se positionne en défenseur de la vie privée des internautes. Une cause qui lui a permis de se faire connaître. Depuis ses débuts, Brave explique que ses concurrents ne respectent pas les règles de la navigation privée, contrairement à lui. Par ailleurs, le navigateur assure qu’il ne commercialise pas les données personnelles.
Un profil très précis
Selon Brave, les données stockées par Push Pages incluent le contenu consulté, avec la géolocalisation et le type de l’appareil utilisé. De plus, ce dispositif donnerait l’identifiant de suivi individuel et l’adresse IP. Plus grave, Push Pages enregistrerait aussi des informations sensibles, cernant le comportement. Par exemple, l’âge, le seuil de revenus, les habitudes, l’origine ethnique, l’orientation sexuelle, la religion et la tendance politique. A ce jour, l’accusation contre Google par Brave est à prendre en considération. Surtout lorsque l’on sait que 90 % du chiffre d’affaires de Google dépend de la publicité.
- Nous vous invitons à lire également notre article sur les écoutes faites par SIRI
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