Véhicules lourds : un seuil de pollution toujours trop élevé
Fin septembre, le projet de loi de finances du Gouvernement n’a pas respecté la recommandation de la Convention Citoyenne pour le Climat sur les véhicules lourds. Ainsi, l’année prochaine, le nouveau malus écologique appliqué aux véhicules les plus polluants sera très modéré.
Le choix d’une demi-mesure
A priori, cette nouvelle mesure devait figurer dans le nouveau projet de loi finances. A l’origine, ce changement aurait dû concerner les véhicules de plus de 1.400 kilos. Le principe de la taxe appliquée aurait alors été de 10 € par kilo. Cependant, le Gouvernement a finalement refusé ce seuil. Au motif qu’il s’appliquerait « […] au détriment de l’industrie automobile française ». Donc, c’est un réel soulagement pour les industriels, manifestement très inquiets. Cependant, selon un récent rapport du Réseau Action Climat (RAC), ce nouveau malus écologique ne concernera que « 30 à 45 % des ventes des constructeurs automobiles français ». Alors que les véhicules d’origine allemande représentent un pourcentage nettement plus élevé. Estimé entre 60 et 80 % du parc des véhicules lourds.
Des émissions de CO2 trop élevées
Par ailleurs, le RAC, qui veille à la protection de l’environnement, estime aussi que le taux minimum d’émission de CO2 en 2021 sera insuffisant. De fait, l’année prochaine, il ne passera qu’à 131 grammes par kilomètre. Alors que la norme proposée par la Convention Citoyenne était de 123 grammes. Actuellement, il est de 138 grammes. Ainsi, selon le RAC, la nouvelle norme appliquée ne concernera qu’un tiers des véhicules lourds neufs. Finalement, parmi eux, seulement 5 % payeront un malus supérieur à 1.000 €. Par la suite, le seuil de CO2 préconisé par la Convention Citoyenne ne sera respecté qu’en 2022.
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