Terrains synthétiques : sont-ils néfastes pour la santé ?
Le Gouvernement vient d’annoncer avoir pris la décision de saisir l’Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES), en raison d’éventuels risques sanitaires liés à l’usage des granulats de caoutchouc recyclé, utilisés dans les terrains de sports synthétiques.
Destinés à amortir les chocs et à renforcer la résistance de la surface des terrains de sports synthétiques, les granulats de pneus sont de plus en plus fréquents en France. Ce matériau peu coûteux, constitué de petites billes noires qui rebondissent un peu partout, mais qui s’infiltrent aussi dans les vêtements des joueurs autant que dans leurs bouches et leurs yeux, est-il vraiment sans risque ? La composition de ces billes est-elle suffisamment contrôlée ? Cette matière première, obtenue en broyant de vieux pneus, est non seulement économique mais elle est même rétribuée, car les fabricants payent les entreprises qui les recyclent pour s’en débarrasser. Or, ils contiennent une certaine quantité de métaux lourds (zinc, plomb et chrome) qui pourraient être cancérigènes. Les pneus contiennent aussi des Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP), ajoutés via les huiles que les fabricants mélangent au caoutchouc. Ces hydrocarbures sont également classés cancérigènes, d’où la nécessité d’encadrer plus strictement l’utilisation des granulats de caoutchouc.