Depuis plusieurs années, l’industrie agro-alimentaire française souffre financièrement. Aujourd’hui, en plus, pour conserver sa souveraineté alimentaire, la France doit faire face à une déflation préoccupante dans ce secteur. Tout en s’efforçant de garantir une meilleure rémunération au monde agricole. Ainsi posé, on voit que l’enjeu des débats qui viennent de s’ouvrir sur le thème de la souveraineté alimentaire seront sous haute tension.
Un tissu économique vital
Aujourd’hui, l’industrie alimentaire française se compose à 98 % d’un tissu de Petites et Moyennes Entreprises. Ce qui les rend essentielles à l’économie du territoire. Avec des conséquences majeures et directes sur les emplois. En effet, au cours de ces vingt dernières années, ces PME sont à l’origine de 80 % des postes créés. Economiquement parlant, il faut rappeler que cette filière représente plus de 18 % du chiffre d’affaires industriel du pays. Et que 80 % des produits alimentaires sont fabriqués localement. Enfin, globalement, ce secteur représente environ 500.000 emplois.
Un contexte délicat
Depuis l’année dernière, une guerre des prix destructrice, constatée dans les magasins d’alimentation et en grandes surfaces, a engendré une déflation d’environ 0,3 %. Alors qu’en parallèle, certaines matières premières agricoles ont augmenté. Parfois, jusqu’à 3 %. Sans parler de la forte pression tarifaire exercée par certains fournisseurs.
Or, ce contexte délicat contraint aujourd’hui les industriels de l’agro-alimentaire à affronter un dilemme complexe. A savoir, réussir à maintenir la souveraineté alimentaire française. Notamment, en investissant. Alors que la rentabilité de ce secteur ne cesse de baisser. Par conséquent, ces industriels doivent maintenant trouver un moyen rapide de stopper la guerre des prix, actuellement en cours. Cela, afin d’enrayer la menace qui plane sur les 17.000 entreprises de ce secteur fragilisé. Notamment, en leur garantissant des marges décentes. Tout en satisfaisant les attentes des consommateurs et des marchés financiers. De plus, l’absence de visibilité sur la sortie de la crise sanitaire a encore fait chuter les investissements consentis dans cette filière. En effet, en 2020, ces derniers ont déjà baissé de 5 %.
L’ enjeu essentiel de la souveraineté alimentaire
En résumé, actuellement, les industries alimentaires subissent à la fois la déflation des produits de grande consommation et une hausse constante des prix des matières premières. Ainsi que ceux des transports et de l’énergie. Par conséquent, en 2021, le secteur agro-alimentaire va devoir recréer de la valeur. Pour que l’ensemble la filière alimentaire reparte. Cela, pour conserver la souveraineté alimentaire du pays. Celle-ci étant vitale pour garder le dynamisme économique des territoires et préserver les emplois locaux.
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