Risque de pénurie d’électricité : une éventualité à prévoir. Ces derniers mois, l’épidémie de Covid a révélé en France un risque de pénurie d’électricité, en cas de circonstances exceptionnelles. D’ailleurs, récemment, lors d’une interview sur BFM TV, Barbara Pompili, ministre de la Transition écologique, a admis que des coupures d’électricité localisées pourraient survenir en hiver. Si des vagues de grand froid persistaient cet hiver.
Un équilibre énergétique délicat
Selon Barbara Pompili, l’une des causes d’un risque de pénurie d’électricité s’explique par notre trop grande « dépendance au nucléaire ». Ce constat étant fait, il faut aussi considérer que la production électrique des éoliennes dépend elle de la force des vents. Qui n’est jamais garantie. De même, la production tirée des installations solaires photovoltaïques devient inexistante pendant le passage d’anticyclones froids. Alors que parallèlement, ils augmentent la demande en chauffage du pays. A l’inverse, les installations dont on peut vraiment contrôler la production, en fonction des demandes, sont les centrales thermiques et nucléaires. Ainsi que les installations hydroélectriques. Qui utilisent des combustibles fossiles et à biomasse. Par conséquent, se débarrasser de centrales jugées dangereuses expose le pays à un autre problème. Celui d’un risque de pénurie d’électricité. Donc, à des délestages chez les particuliers. Cela, en cas de trop fortes demandes.
Un réseau fragile
Si la France veut s’améliorer par rapport à sa maîtrise du réchauffement climatique, elle va devoir progressivement fermer ses centrales au gaz. Ainsi que celles fonctionnant au fioul et au charbon. Cependant, à terme, cette stratégie risque de déséquilibrer son réseau de production d’électricité. Or, on a observé qu’en vingt ans la consommation globale des Français a plutôt augmenté. De fait, cette hausse devrait encore s’intensifier. Ce qui pose un réel problème si le secteur industriel continue à réduire ses sources fonctionnant avec des combustibles fossiles.
Une marge nécessaire
Pour garantir sa sécurité de production électrique, le pays a besoin de pouvoir compter sur une certaine marge excédentaire. Notamment, en cas d’hivers plus rigoureux. Ou d’événements imprévisibles. Comme la pandémie de Covid. Qui a dernièrement obligé EDF à réviser le planning de maintenance de ses réacteurs nucléaires. Ce qui a entraîné des retards et une fragilité du réseau. Donc, un risque de pénurie d’électricité en France, pendant une longue période de froid, demeure présent.
Un débat contradictoire
Aujourd’hui, la certitude de pouvoir passer un hiver sans risque de pénurie d’électricité n‘est pas acquise. En effet, compter sur des pays voisins en cas de nécessité, si une forte vague de froid persistait en France, reste incertain. Car cela nécessite une coordination européenne, en matière de production énergétique. Or, pour le moment, elle n’existe toujours pas. De plus, la part fournie par l’énergie nucléaire dans la production électrique française reste à déterminer. Une question très épineuse, lorsqu’on sait que remplacer cette production par des centrales à gaz nous empêcherait d’atteindre la neutralité carbone. Donc, après analyse, le choix de supprimer des centrales nucléaires pour des raisons écologiques reste problématique. Tout comme celui de savoir s’il faut moderniser nos centrales existantes. De fait, à l’avenir, la question de la protection de l’environnement et celle de la sécurité de l’approvisionnement électrique du pays pourraient fortement s’opposer.
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