Revenir au 90 km/heure : une décision très encadrée
Le 15 janvier dernier, les préfets ont reçu une circulaire gouvernementale concernant la vitesse maximale autorisée sur les routes. Dans certains cas, elle pourra revenir au 90 km/heure.
Une nouvelle limitation de vitesse attendue
Depuis fin décembre 2019, la Loi d’Orientation des Mobilités permet de cesser d’appliquer localement la limitation de vitesse à 80 km/heure. Cependant, les présidents des conseils départementaux doivent en faire la demande. Désormais, cette tolérance s’appliquera aux routes secondaires à deux sens, sans séparateur central. Au moins 25 départements espéraient revenir au 90 km/heure sur les routes qu’ils gèrent. Néanmoins, pour en avoir le droit, les départements volontaires doivent solliciter un avis consultatif de la Commission Départementale de Sécurité Routière. Un commission présidée par le préfet. De plus, elle devra regrouper des représentants de l’Etat, ainsi que des élus locaux et divers membres d’associations.
Plusieurs conditions à respecter
Au sein de la Commission Départementale de la Sécurité Routière, des représentants de l’Etat pourront approuver des dérogations à la limitation de 80 km/heure. Ce, pour « chaque section de voie ». Néanmoins, pour revenir au 90 km/heure, les départements volontaires devront respecter les conditions fixées par la circulaire gouvernementale. Des conditions définies en juin dernier dans les recommandations des experts du Comité du Conseil National de Sécurité Routière. Par exemple, une longueur minimale de tronçons routiers d’ « au moins 10 km ». Par ailleurs, les préfets devront systématiquement refuser de revenir au 90 km/heure sur des tronçons qui comportent « des arrêts de transports en commun ». Même interdiction sur les routes où circulent des engins agricoles. Enfin, aucune dérogation ne sera permise pour les routes traversées par « […] des chemins de grande randonnée ou de véloroutes ».
Des contraintes dissuasives
Revenir au 90 km/heure sera une possibilité très encadrée.En raison de ces contraintes, certains présidents de Conseils départementaux ont déjà renoncé à revenir au 90 km/heure. D’autant plus que la circulaire précise que les élus doivent auparavant remettre au préfet un « projet d’arrêté motivé ». Celui-ci sera « basé sur une étude d’accidentalité ». Néanmoins, Emmanuel Barbe, délégué interministériel à la Sécurité Routière, a précisé qu’il s’agissait là de « simples recommandations ».
Une décision assumée
Il y a un an, Édouard Philippe déclarait que rouler à nouveau à 90 km/heure aurait des conséquences lourdes. Ainsi, il avait prévenu que ce choix devrait être « […] assumé en conscience ». Car il risquait d’augmenter la mortalité routière. Selon le Premier ministre, celle-ci avait nettement baissé dans le pays. Ce, après six mois de limitation à 80 km/heure. En 2018, le bilan enregistré avait été de seulement 3.488 tués. Un résultat historiquement bas.
Des coûts à prévoir
Pour les départements qui reviendront au 90 km/heure, la circulaire gouvernementale rappelle que le coût de la nouvelle signalisation sera assumé par les conseils départementaux qui appliqueront la nouvelle limitation. Ou par les mairies. Avant cela, les services de voirie devront installer des panneaux « 90 » au début de chaque section. Ainsi qu’après chaque intersection concernée. Cela, jusqu’à la fin de ces tronçons routiers. Sans cette nouvelle signalétique, la circulaire précise que le 90 km/heure ne sera pas autorisé.
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