Représailles américaines : un couperet commercial possible
Aujourd’hui, l’administration Trump continue de menacer de mesures de rétorsion de nombreux produits français. Ce, en réponse à l’application d’une taxe sur l’activité des GAFA dans l’Hexagone. Ainsi, Washington pourrait pénaliser certains produits hexagonaux jusqu’à 100 % de taxes supplémentaires.
Tout dépendra de Donald Trump
Ces représailles américaines, toujours en suspens, pourraient entraîner des conséquences majeures, s’élevant à près de 2,4 milliards de dollars. Désormais, l’application de surtaxes sur des produits français dépend du feu vert de Donald Trump. Cela, alors que le sommet de l’OTAN vient de s’achever à Londres. Comme prévu, l’attitude du président américain à l’égard d’Emmanuel Macron a été à la limite de la courtoisie, voire quasiment incorrecte. Si les menaces américaines entraient en vigueur, de nombreux secteurs de production français seraient touchés. Notamment le champagne et les vins pétillants, la porcelaine de luxe, les fromages (Roquefort, etc.), les yaourts, les savons et les maquillages. Tous pourraient alors subir de plein fouet des droits de douane additionnels, pouvant atteindre les 100 %. Le coup serait très dur, pour des entreprises qui exportent massivement aux Etats-Unis.
Les vins français épargnés
Pour l’instant, l’administration Trump semble être néanmoins prête à épargner nos vins traditionnels. Assurément, l’un des secteurs tricolores les plus appréciés aux Etats-Unis. Mais il faut préciser que cette filière emblématique subit déjà des représailles américaines, liées à un précédent litige commercial. Celui qui oppose Boeing à Airbus. Reste maintenant à voir jusqu’à quel point Donald Trump considère que la taxe GAFA française porte préjudice aux entreprises américaines.
Un conflit larvé
En cas de représailles américaines, sous forme de surtaxes, les conséquences seraient désastreuses pour les porcelainiers français.Ce conflit commercial entre la France et les Etats-Unis couvait déjà depuis cet été. A l’époque, lors de l’annonce de la mise en place de la taxe GAFA, Donald Trump avait réagi très vivement. D’ailleurs, il n’avait pas hésité à critiquer la « stupidité » du président Emmanuel Macron sur ce dossier. Rapidement, il avait menacé d’exercer des représailles américaines à l’encontre des vins français. Actuellement, pour apaiser les tensions en cours, Paris s’est engagé à abandonner la taxe GAFA, prévue cette année, lorsqu’une solution internationale aura été trouvée. Cela, grâce à la supervision de l’OCDE. Un effort méritoire, lorsqu’on se souvient que Bruno le Maire avait prévenu, il y a quelques semaines, que la France ne renoncerait « jamais » à sa taxe GAFA.
Une crispation américaine possible
Problème, d’après Bruno Le Maire, il n‘est pas certain que les Etats-Unis se contentent de ce scénario d’apaisement aujourd’hui. Alors qu’ils étaient à l’origine demandeurs. Thierry Breton, nouveau Commissaire européen au Marché unique et au Numérique, partage cette impression. Récemment, il a même suggéré que le Secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin, pourrait annoncer le retrait des États-Unis des négociations de l’OCDE. Vraisemblablement, cela signerait alors l’application de représailles américaines contre les produits français.
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- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article des Echos