Rayons fermés : un choix arbitraire de produits
Depuis hier, pour apaiser la grogne des petits commerces, contraints de fermer durant le confinement, les grandes surfaces ont dû se plier à une nouvelle mesure restrictive. Celle d’avoir certains rayons fermés. Cela, pour tous les achats jugés « non-essentiels ».
Une décision vraiment utile ?
Selon le Premier ministre Jean Castex, cette mesure devrait rétablir une forme d’équilibre. Entre les petits commerces de proximité et les grands groupes. Pour « clarifier » sa décision, ce mardi, le ministère de l’Economie a publié un décret. Celui-ci précise les produits considérés comme de première nécessité. Malheureusement, sur le terrain, ces choix guidés par une logique peu évidente se révèlent souvent incompréhensibles. Par exemple, l’interdiction de vendre du maquillage. Alors qu’en général, en grande surface, ce rayon est implanté au milieu des produits d’hygiène. Dorénavant, pour l’essentiel, ces interdictions en hypermarchés concerneront aussi les fleurs, les articles de décoration et ceux des arts de la table. Et également l’électroménager. Avec une exception pour les produits informatiques. Car ils peuvent servir à télétravailler.
Une fronde toujours active des commerçants
Actuellement, cette décision d’interdire l’accès à certains rayons spécialisés dans les grands magasins n’a engendré qu’un accueil très mitigé. Voire perplexe. D’ailleurs, aujourd’hui, de nombreux commerçants continuent de réclamer le droit de rouvrir localement leurs boutiques. Grâce à une décision préfectorale. En étant toujours soutenus par certains maires. Ainsi, ces professionnels restent persuadés que cette décision de rayons fermés, même s’ils sont concurrents, ne sert pas à grand chose. De son côté, la Fédération du Commerce et de la Distribution n’est pas non plus convaincue par cette mesure. Car elle se base sur des critères très contestables. D’après cette Fédération, cette solution entraîne surtout une situation « perdant-perdant ». Qui au final, est nuisible à tous les types de commerces physiques. D’ailleurs, Jacques Creyssel, son délégué général, estime que cette mesure gouvernementale irrationnelle va surtout profiter au commerce en ligne. En priorité, aux grands sites. Comme Amazon ou Cdiscount.
- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article du Midi Libre