Pollution lumineuse : un fléau sournois à combattre
La loi datant de 2010 contre les nuisances dues à la pollution lumineuse devrait bientôt commencer à prendre effet. Entres autres, grâce à l‘application de deux arrêtés, publiés au Journal officiel du 28 décembre 2018. De quoi enfin satisfaire l’Association Nationale pour la Protection du Ciel et de l’Environnement Nocturne, l’ANPCEN.
Un combat ancien
En France, le combat contre la pollution lumineuse a sérieusement commencé en 2012. Ce, avec l’apparition d’arrêtés concernant la limitation de l’usage des publicités et des enseignes. Par ailleurs, ces textes réglementaient aussi l’intensité des éclairages des bureaux et des vitrines. Bientôt, de nouvelles mesures, également promises par le Gouvernement, vont aussi réduire les éclairages de certains lieux publics. Notamment, des parkings, des chantiers, des parcs et des jardins. De fait, ceux-ci pourront seulement rester éclairés jusqu’à une heure du matin. Ou encore une heure après leur fermeture. Cette mesure sera aussi appliquée aux bâtiments du patrimoine, aux équipements sportifs et aux espaces naturels protégés.
Une future application
Ces nouvelles mesures contre la pollution lumineuse prendront effet dès le 1er janvier 2021. Elles régiront aussi l’orientation des éclairages. En effet, dans certains cas, une déperdition des éclairages orientés vers le haut peut déranger des habitants vivant dans des étages supérieurs. De plus, de nouvelles normes concernant le flux lumineux et la température de couleur autorisés devront également être respectés. Ces mesures à venir ne peuvent que satisfaire Anne-Marie Ducroux, présidente de l’ANPCEN. En effet, elle les attend depuis plus de sept ans. A ce sujet, elle a déclaré « […] la réduction de la durée d’éclairement en milieu de nuit est la première mesure, la plus simple, sans coût, qui rapporte immédiatement, en euros, en kWh et en réduction de pollution lumineuse. »
Des perfectionnements à apporter
Malgré la future mise en place de ces améliorations, des carences dans le contrôle de la pollution lumineuse demeurent. Notamment, l’absence de régulation des éclairages des réverbères. Pourtant, cette régulation avait déjà été envisagée dans une loi datant de 2010, sans toutefois avoir été validée. Pourtant, celle-ci prévoyait aussi de contrôler ce type d’éclairages. Sur ce point, l’ANPCEN regrette « […] que les données de l’éclairage public ne soient toujours pas proposées en open data […] ». En effet, cela permettrait de « […] respecter les engagements français figurant dans les lois nationales et la convention européenne […] ».
Des conséquences graves sur la santé et l’environnement
Les effets nocifs de la pollution lumineuse doivent être mieux combattus.Concrètement, les effets de la pollution lumineuse sont réellement néfastes pour la santé humaine. Ils influent aussi très négativement sur la faune, qu’ils détruisent en partie, ainsi que sur la flore. Pourtant, cette pollution particulière reste moins connue que celle des sols, des eaux et de l’air. De plus, en raison du développement régulier des éclairages publics et dans les bureaux, cette pollution lumineuse croît d’année en année. Le premier avertissement concernant ses effets délétères, à l’échelle internationale, est apparu en 1992, via l’UNESCO. A l’époque, l’Organisation avait demandé que « les générations futures [aie]nt droit à une Terre et à un ciel non pollués ».
Un phénomène croissant
Depuis, la progression intensive de l’urbanisation mondiale n’a fait qu’aggraver cette nuisance. Aujourd’hui, les zones qui sont encore préservées de toute pollution lumineuse sont devenues rares. Rien qu’en France, on a dénombré environ 11 millions de points lumineux. De plus, durant ces 25 dernières années, l’ampleur de ce phénomène a presque doublé. Au rythme préoccupant de quasiment plus 3,5 % par an. Peu à peu, la progression de la pollution lumineuse a fini par inquiéter les Français. Ainsi, près de 80 % sont aujourd’hui favorables au fait de réduire la durée de fonctionnement des éclairages publics la nuit. Et un tiers des personnes sondées considère que la pollution lumineuse devrait être mieux prise en compte.
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- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article de la Banque des Territoires