Pertes quotidiennes pour la SNCF le coût des grèves : une évaluation encore provisoire.
Le coût des grèves contre la réforme des retraites, toujours en cours malgré un léger recul du nombre des grévistes, constitue un manque à gagner important pour la compagnie ferroviaire. A ce jour, une première estimation révèle un montant prévisionnel de 400 millions d’euros.
Pertes quotidiennes pour la SNCF, crise après crise
Depuis le début du mouvement de contestation contre la réforme des retraites, le 5 décembre dernier, le coût des grèves a déjà entraîné une perte de 400 millions d’euros pour la SNCF. Ce chiffre a été communiqué par son nouveau patron, Jean-Pierre Farandou, lors d’une interview donnée au quotidien Le Monde, mardi dernier.
Or, ce chiffre est provisoire, puisqu’après 21 jours de conflit, la situation du trafic ferroviaire reste très aléatoire. Ce bilan est donc temporaire, comme l’a précisé Jean-Pierre Farandou. De fait, celui-ci a rappelé qu’il est « […] encore trop tôt pour faire le bilan complet ». D’ailleurs, il admis que « Les comptes 2019 seront fortement impactés par ce conflit, d’autant plus qu’on n’est pas encore au bout du décompte des conséquences économiques. »
Un dialogue social délicat
Lorsqu’il a remplacé Guillaume Pepy à la tête du groupe, en novembre dernier, Jean-Pierre Farandou a constaté que « […] le dialogue social était un peu abîmé à la SNCF. » A l’époque, il avait évidemment rencontré toutes les organisations syndicales de l’entreprise. Notamment pour faire le point après la grève du printemps, due au changement de statut des cheminots. Celle-ci avait alors été estimée à près de 900 millions d’euros de pertes.
Une gestion problématique
En 2018, le chiffre d’affaires réalisé par la SNCF a été évalué à 33,3 milliards d’euros. Ensuite, la grève provoquée par le changement de régime des cheminots a eu lieu au printemps 2019. Cela a obligé le nouveau patron du groupe public à définir, avec ses services des ressources humaines, « […] les modes de transition et les modes de calcul pour les cheminots concernés par la réforme de leur retraite. ». Cet objectif avait été demandé par le Gouvernement. Depuis, un autre mouvement de contestation a de nouveau touché l’entreprise ferroviaire. Aujourd’hui, il reste tenace. Confronté au refus de la CFDT Cheminots de faire une trêve durant les fêtes de fin d’année, « Quand le mouvement s’est installé et aussi fortement, il peut être difficile de l’arrêter. » Mais, pendant ce temps, le coût des grèves progresse inexorablement.
Une répartition différente parmi les grévistes
Selon la direction de la SNCF, le taux de grévistes aurait légèrement augmenter. Il aurait même frôlé les 10 %, au 20e jour de cette grève reconductible. Cependant, il faut préciser qu’au sein du groupe, ce mouvement social touche différents métiers de façon inégale. En effet, parmi les personnels indispensables au trafic des trains, près de 50 % sont des conducteurs. Par ailleurs, plus du quart, à plus de 29 %, sont des contrôleurs. Enfin, plus de 12,5 % des gréviste étaient des aiguilleurs. Cette légère hausse a été enregistrée alors qu’au niveau global la mobilisation des cheminots a tendance à faiblir. Ce, comparativement au début du mouvement. Mais pour l’instant, le coût des grèves continue d’augmenter. Une tendance qui perdurera, tant que la grogne des syndicats ne sera pas calmée.
Pertes quotidiennes pour la SNCF. L’attente face au coût des grèves
Face à cette nouvelle crise, la Sncf dit « […] les mesures d’accompagnement de la réforme sont difficiles à expliquer en peu de temps. » Ainsi, à son avis, il devra « […] faire de la pédagogie sur les mesures d’accompagnement proposées. ». Notamment sur la transition envisagée concernant le rapport entre l’âge des cheminots et le calcul du montant de leur retraite. Cela, pour 40 % des personnels, concernés par ce projet de réforme. Cependant, cette transition aurait été perçue « […] positivement par l’UNSA Ferroviaire ». Un signe enfin positif pour sortir de la grève, car ce syndicat est le deuxième de la SNCF.