L’implantation d’un futur parc éolien marin en Normandie au large des côtes du Calvados divise énormément. En effet, cette installation devrait s’ériger juste en face des plages historiques du Débarquement. Celles qui ont marqué l’histoire de la France, le 6 juin 1944.
Un projet controversé
Alors qu’elles ne se dressent pas encore en mer, 64 éoliennes offshore prévues en face des plages du Débarquement de 1944 suscitent déjà une forte polémique. Notamment, face à la plage de Courseulles-sur-Mer. Or, les nombreux pourparlers autour de ce chantier problématique durent déjà depuis neuf ans. En cause, le fait que ces éoliennes doivent prendre place à seulement dix kilomètres des côtes. Pour certains Normands, ce futur parc éolien marin sera beaucoup trop visible. Pourtant, théoriquement, l’Etat a bien attribué ce parc à un consortium sous la responsabilité d’EDF Renouvelables. Ce vaste chantier devrait commencer véritablement dès 2024. D’ailleurs, depuis février dernier, les premiers travaux de raccordement ont commencé. Sous la direction de l’entreprise RTE, le Réseau de Transport d’Electricité français. Ce qui a déclenché différentes actions auprès des tribunaux des associations qui contestent ce projet. Ainsi, deux recours sont actuellement en cours d’instruction devant le Conseil d’Etat.
En cause, l’implantation trop visible du parc éolien marin normand
A la base, cette polémique vient du choix de l’implantation de ce futur parc éolien marin. En effet, les associations qui s’y opposent réclament qu’on le repousse à cinquante kilomètres des côtes. Ainsi, en implantant les éoliennes beaucoup plus au large, elles pensent préserver le patrimoine visuel des plages historiques du 6 juin 1944. Ce qui aurait pour conséquence, outre la préservation de ce site, de maintenir de nombreuses créations d’emplois locaux. Sur place, pour Elsa Joly-Malhomme, Présidente de l’association Libre Horizon, il n’est pas trop tard pour obtenir ce changement. Etant donné que les travaux des premières fondations n’ont pas encore commencé.
Le futur parc éolien marin en Normandie suscite un débat public tendu
En 2013, ce projet de futur parc éolien marin a alimenté un large débat public. Celui-ci s’était alors tenu de mars à juillet. En présence d’Anne d’Ornano, Conseillère générale du Calvados de l’époque. A cette occasion, ces discussions avaient rassemblé près de 2.000 personnes. Parmi lesquelles des vétérans canadiens, qui avaient pu exprimer leur point de vue. D’ailleurs, sans véritablement s’opposer à ce futur chantier. Aujourd’hui, face aux associations qui réclament que ces éoliennes soient éloignées des côtes, Bernard Guitton, Directeur du projet pour EDF Renouvelables, explique « […] nous ne sommes pas en capacité de les déplacer. » En effet, l’emplacement de ce site offshore serait déjà fixé, sur une surface totale de 45 km2.
Une hypothétique décision de l’Unesco
A terme, ce futur parc éolien marin devrait permettre de produire 448 MW. Soit environ la consommation annuelle d’électricité de 630.000 personnes. Ce qui représenterait plus de 90 % de l’ensemble de la population du Calvados. En dernier recours, les associations qui veulent protéger les plages du Débarquement espèrent que ce site sera classé par l’Unesco. Cependant, cet espoir est sans certitude, car jusqu’à présent l’organisation internationale n’a jamais classé le moindre emplacement où s’est déroulé un événement militaire récent. Alors, fera-t-elle une exception pour le D-Day ? Rien n’est moins sûr.
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