Marseille en colère : des mesures sanitaires fortement contestées
Avant-hier, dans la cité phocéenne, l’annonce d’Olivier Véran, ministre de la Santé, de fermer les bars et les restaurants pendant deux semaines a mis Marseille en colère. En fait, cette décision ne passe toujours pas. D’ailleurs, cette mesure est décrite dans la presse locale comme une « punition ».
Une décision trop unilatérale
Face à ce profond rejet, Olivier Véran a justifié son annonce en expliquant que les chiffres concernant les contaminations marseillaises étaient aujourd’hui « très dégradés ». Mais là encore, des dissonances problématiques subsistent. Car les chiffres dont dispose Paris ne sont pas les mêmes que ceux de la cité phocéenne. Quoi qu’il en soit, Marseille reste sur l’impression très désagréable que le dispositif sanitaire venant de Paris est un choix « unilatéral ». Ce qui continue de mettre Marseille en colère.
Des élus mécontents
Suite aux annonces d’Olivier Véran, Renaud Muselier, Président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, a vivement réagi dans un communiqué. En dénonçant vivement la décision parisienne. Ainsi, il la qualifie de « […] punition collective, extrêmement dure pour l’économie de nos territoires. » De plus, il considère ce choix comme un « quasi reconfinement ». A la place, Renaud Muselier aurait nettement préféré des contrôles sanitaires uniquement renforcés. Cela, dans les lieux de forte concentration. Suivis, en cas de non-respect des mesures barrières, de fermetures administratives. Mais seulement pour les établissements fautifs.
Une baisse des contaminations ?
De plus, selon lui, Marseille aurait dernièrement amorcé une phase de légère baisse de ses contaminations. Avec un taux d’incidence qui serait passé en une semaine de 228 à 193. Cela, pour 100.000 personnes. De fait, ce taux ne serait plus que de 8,2 %. Au lieu de 8,7 % précédemment. Un argument insuffisant pour Olivier Véran. En effet, le ministre de la Santé considère qu’avant d’être validée, une baisse doit se mesurer sur une plus longue durée. Cela, pour être vraiment fiable. Ce qui laisse tout autant Marseille en colère.
Marseille en colère : un climat de fronde
Tout aussi choqué que Renaud Muselier, Benoît Payan, premier adjoint à la mairie de Marseille, a aussi pris la parole. Il déclare qu’avec ces nouvelles mesures, sa ville était « sanctionnée, punie et montrée du doigt. » Une critique également partagée par Michèle Rubirola, la maire de Marseille. Actuellement convalescente, après une opération. Dans un tweet, celle-ci a déploré « J’apprends avec étonnement et colère une décision pour laquelle la mairie de Marseille n’a pas été consultée. »
Un rejet réel
Dans la cité phocéenne, ce sentiment d’injustice prédomine toujours. Preuve que Marseille en colère refuse de se laisser faire. Surtout les restaurateurs. Parmi eux, certains envisagent déjà de ne pas respecter l’obligation de fermeture, à laquelle ils doivent se soumettre. Elle devra durer pendant 15 jours. Malgré tout, certains établissements accepteraient de se faire sanctionner par les autorités. Pour pouvoir continuer à travailler. Bref, un climat de fronde, très palpable, est en train d’enfler à Marseille.
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