Depuis vingt ans, les marées vertes en Bretagne ont entraîné deux plans de lutte environnementale. Malheureusement, en obtenant de faibles résultats. Désormais, pour plus d’efficacité, la justice pourrait réclamer à l’État et aux régions de s’impliquer plus fortement.
Des résultats insuffisants
Cette année, un deuxième plan de lutte contre les marées vertes en Bretagne s’achèvera. En parallèle, la Commission des Finances du Sénat va publier un rapport à ce sujet. Celui-ci analysera les résultats des dépenses contre cette pollution. Cela, depuis deux décennies, afin de lutter contre la prolifération des algues vertes. Ainsi, pour Bernard Delcros, rapporteur spécial de la Commission, ces résultats sont « […] réels mais ne sont pas à la hauteur des enjeux. » Sur le terrain, ce bilan décevant s’explique en partie par des pratiques agricoles qui tardent à évoluer. Au profit d’une attitude plus écoresponsable.
Une responsabilité des collectivités
De plus, l’analyse de la Commission pointe aussi du doigt un « […] manque d’ambition des collectivités. » Par conséquent, les futurs financements devront engendrer de meilleurs résultats. Grâce à cette nécessité d’amélioration, les associations locales de protection de l’environnement devraient obtenir un nouveau soutien. Cette fois, directement de la justice. Entre autres, après un jugement qui sera bientôt rendu à Rennes.
Des pratiques à changer pour limiter le phénomène de marées vertes en Bretagne
Depuis 2010, les marées vertes en Bretagne ont déclenché deux plans de lutte environnementale. D’abord, pendant cinq ans, le premier a coûté 60 % des 95 millions d’euros alloués. Puis, de 2017 à 2021, le second a nécessité 60 millions d’euros. En priorité, ces deux programmes contre les algues vertes ont visé huit baies bretonnes. A savoir, Douarnenez, le Douron et la Forêt-Fouesnant. Ainsi que les baies de la Fresnaye, l’Horn-Guillec, la Lieue de Grève, Quillimadec et Saint-Brieuc.
Des contrôles plus stricts
Afin de s’attaquer à cette pollution, des ramassages d’algues plus importants devraient avoir lieu. Puis, les fuites d’azote dans l’environnement seront combattues. Notamment, en limitant l’usage agricole des nitrates. Cependant, en respectant autant que possible une démarche de volontariat. Bien que la Commission du Sénat ait constaté sur place une forme de lassitude des agriculteurs. Sans doute à cause d’un processus d’amélioration trop lent. Dorénavant, une nouvelle réglementation et des contrôles plus stricts seront mis en place.
De nouvelles réglementations plus strictes ?
Bientôt, les baies polluées par les marées vertes en Bretagne pourraient bénéficier d’une réglementation plus spécifique. Volontairement plus contraignante. Ce qui devrait satisfaire l’association régionale Eau et Rivières de Bretagne. Celle-ci étant très engagée contre la production des nitrates agricoles. En effet, selon cette association, les plafonds d’épandage restent encore trop élevés. De même que la taille des cheptels des éleveurs locaux. Or, la réduction du bétail breton ne se produira que grâce à une politique publique.
Une aide conséquente de la PAC
Actuellement, cette politique est fortement financée par la Politique Agricole Commune, la PAC. A titre d’exemple, en 2018, la région Bretagne a bénéficié d’une aide globale de 434 millions d’euros. Par la suite, ces aides pourraient dépendre de nouvelles conditions. Notamment, en imposant un nouveau règlement sur les nitrates. Mais cela ne sera possible que si les élus locaux le décident. Ce que les élections régionales en cours permettront peut-être d’obtenir.
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