Manque de masques : une carence impardonnable

12817

Manque de masques : une pénurie intolérable. Lundi dernier, Emmanuel Macron a promis à tous les personnels soignants, actuellement engagés dans la guerre contre le coronavirus, l’arrivée de masques de protection pour aujourd’hui. De fait, la lenteur de cette mise à disposition a déjà mis en danger de nombreux médecins. Notamment, Jean-Paul Hamon, généraliste à Clamart. Il est aussi Président de la Fédération des Médecins de France. Pour lui, ce manque de masques constitue un véritable scandale sanitaire.

Une urgence manifeste

A présent, il est grand temps que les promesses du Gouvernement soient rapidement suivies d’effets, pour stopper le manque de masques. De fait, très attendus aujourd’hui dans les pharmacies de 25 départements, des stocks de masques devraient enfin être livrés. Ainsi, ils pourront être retirés par les personnels soignants. Sur simple présentation d’un justificatif professionnel. Dans un premier temps, ces masques ne sont pas destinés aux particuliers. D’ailleurs, cette priorité a été précisée par Sibeth Ndiaye, la porte-parole du Gouvernement. Elle l’a bien spécifié mardi dernier, lors du compte rendu du Conseil des ministres.

Faire barrage à la contagion

Dès maintenant, il faut absolument éviter que les soignants, aujourd’hui en première ligne, soient infectée par le coronavirus. Si cela arrivait, par manque de masques, ils deviendraient alors eux-mêmes contagieux pour les malades. Ce qui ferait encore empirer la situation actuelle. Théoriquement, les médecins libéraux doivent au moins recevoir trois masques FFP2, par jour et par personne. Cela aurait déjà dû être fait depuis plusieurs jours.

Un combat à mener dans de bonnes conditions

un médecin équipé de masque pour illustrer le manque de masques actuel

Le manque de masques actuel fragilise dangereusement tout notre système de santé

Ce manque de masques a mis fortement en colère le docteur Jean-Paul Hamon, lui-même récemment contaminé alors qu’il travaillait. Aujourd’hui, de nombreux soignants travaillent toujours sans protection, faute de masques. Or, cela a déjà entraîné de nombreuses contaminations, parmi une partie des médecins. Si cette situation catastrophique durait trop longtemps, le docteur Jean-Paul Hamon prévoit que « le combat va se terminer faute de combattants. » Incontestablement, cette pénurie de masques est devenue très alarmante. En effet, en France, le nombre actuel des cas de coronavirus double tous les deux jours et demi.

Une fragilisation dangereuse

Evidemment, le nombre des décès qui sera constaté dépendra de l’efficacité de notre système de santé. Donc, de la capacité des personnels soignants à travailler le plus efficacement possible. Pour cela, les médecins libéraux vont devoir apporter leur soutien à ceux des hôpitaux. Ce, afin de pouvoir prendre en charge tous les malades atteints par le Covid-19. Par ailleurs, pendant que l’épidémie se répand, il ne faut pas oublier que les pathologies classiques (diabète, cancer, hypertension) nécessitent toujours des soins.

Un début de solidarité face à la pénurie de masques

Dernièrement, Florence Parly, la ministre des Armées, a informé via un tweet qu’elle allait faire livrer cinq millions de masques de protection. Ces derniers appartenaient à des stocks militaires. Grâce à cette livraison, des masques protecteurs seront « […] mis à la disposition du ministère de la Solidarité et de la Santé ». Par ailleurs, ce mardi, la Fédération Nationale des Techniciens Ambulanciers Urgentistes a lancé un appel national. Ce, pour faire « don de matériel de protection aux professionnels de santé ». Cet appel s’adressait à « toutes les associations de Sécurité civile et à l’ensemble des services départementaux d’incendie et de secours qui ne sont pas investis immédiatement dans cette crise sanitaire […]. » De plus, il concernait aussi l’ensemble des municipalités. Espérons que cet appel pour pallier le manque de masques sera entendu.



Avatar photo

Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.