Loyers des restaurateurs : une inquiétude montante
Dernièrement, selon le Groupement National des Indépendants de la restauration et de l’hôtellerie, pour ses adhérents, payer un loyer est devenu le stress principal. De fait, actuellement, plus de la moitié d’entre eux n’y parvient pas. Ainsi, les loyers des restaurateurs sont devenus leur bête noire.
Un bilan édifiant
Ce mois-ci, l’aveu d’un retard minimum de trois loyers des restaurateurs est ressorti. Cela, à travers un sondage révélateur. Celui-ci étant effectué auprès de plus de 1.200 adhérents au Groupement National des Indépendants. Précision importante, parmi ces professionnels, environ 90 % emploient jusqu’à vingt salariés. Dont un tiers travaille à Paris. Par conséquent, leurs retards de paiement proviennent d’une raison facile comprendre. Qui est que leurs loyers constituent leur plus grande dépense. Après celle des salaires. Soit, entre 8 et 15 % de leur chiffre d’affaires. Hors taxes. Dans le détail, ces impayés concernent environ 40 % de la profession. Ainsi que 22 % des hôteliers. De plus, environ 33 % des tenanciers de bars et de cafés sont aussi concernés.
Des impayés dus à des retards de l’Etat
Cependant, tous ces professionnels justifient leurs impayés par de fréquents retards dans le soutien promis par l’Etat. En effet, à ce jour, près de 55 % d’entre eux n’auraient encore rien touché. Quant à un report complet de loyer, seulement 27 % en profiteraient actuellement.
Des tensions croissantes à prévoir
Pendant le couvre-feu mis en place dans neuf grandes villes, on sait que l’activité des professionnels va encore se réduire. Cela, pendant au minimum quatre semaines. Ainsi, on voit mal comment cette situation de retards de loyers des restaurateurs va s’améliorer. De fait, ce confinement nocturne ne va certainement pas apaiser les tensions entre les établissements retardataires et les bailleurs. Car plus de 85 % de ces derniers n’ont que leurs loyers pour seuls revenus. D’ailleurs, on enregistre déjà 15 % de menaces d’expulsions judiciaires. Dont 7 % seraient aujourd’hui en cours.
Une situation explosive
Dans la Capitale, on estime que deux établissements sur trois payent un loyer élevé. Ainsi, les loyers des restaurateurs dépassent souvent chaque mois les 10.000 €. Or, cette mensualité excède le montant maximal accordé par leur Fonds de solidarité. Par conséquent, parvenir à une situation de charges compensées à 100 % est impossible. D’ailleurs, ce constat pousse aujourd’hui Didier Chenet, Président du Groupement National des Indépendants à préconiser un nouveau crédit d’impôt. Cette fois, accordé aux bailleurs qui accepteraient d’annuler leurs loyers impayés.
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