Hyperconnexion : elle amplifie trop la communication virtuelle
Un Baromètre, mené conjointement l’année dernière par l’IFOP et SFL, a révélé un phénomène d’hyperconnexion, très courant dans le milieu de l’entreprise. Or, les limites et les effets pervers de cette pratique grandissante peuvent nettement nuire au climat professionnel. En effet, sur le terrain, les managers constatent que l’hyperconnexion provoque des tensions importantes entre eux et leurs équipes.
Un effet contreproductif
Ce Baromètre réalisé en juin dernier en entreprise a fait apparaître un phénomène particulièrement contreproductif : l’hyperconnexion généralisée. Ainsi, les managers interrogés s’en plaignent. En clair, moins ils communiquent en direct avec leurs équipes, plus ils augmentent les tensions professionnelles au sein de leur entreprise. Cette conséquence très négative, qui produit l’effet inverse de celui recherché, a un impact qui peut devenir désastreux pour l’encadrement. En effet, à cause de leurs échanges trop souvent virtuels, les managers se retrouvent écartelés entre le mécontentement de leurs équipes et celui de leur hiérarchie. Une position d’une part très inconfortable, et d’autre part nuisible à leur efficacité.
Une source de conflits
A force de communiquer de façon virtuelle, les managers constatent les effets négatifs de l’hyperconnexion.Progressivement, dans de nombreux secteurs professionnels, les nouvelles technologies ont banalisé les échanges faits par mails ou par messagerie instantanée. Peu à peu, cette nouvelle pratique est devenue la norme, en entraînant des échanges de plus en plus nombreux. Lorsqu’on fait un sondage, plus d’un manager sur cinq déclare qu’il communique quotidiennement avec plus de 20 personnes de façon virtuelle, grâce aux mails et aux portables. Pour ces cadres, cette communication dématérialisée est deux fois plus courante que pour les autres salariés. Or, ils constatent désormais que ce mode de fonctionnement a ses limites. Pire, il engendre fréquemment de réelles tensions avec les équipes. Les managers interrogés estiment que ces tensions surviennent dans 40 % des cas, lorsqu’ils échangent avec plus de 20 personnes par jour. Quand ce nombre baisse, entre 11 et 20 personnes chaque jour, les problèmes n’apparaissent que dans 10 % des situations. L’hyperconnexion est donc une source de conflits.
Un impact psychologique évident
A force, dans les sociétés adeptes de l’hyperconnexion, celle-ci finit par affecter le moral de certains collaborateurs. De fait, l’enquête a observé que les salariés hyperconnectés se sentaient souvent plus isolés. De plus, ils s’ennuient plus fréquemment que ceux qui ont des contacts humains. Enfin, leurs craintes de se faire licencier est plus forte que chez ceux ayant un poste où les échanges non-virtuels sont courants. En conclusion, de nombreux managers ont pris conscience que le manque d’interactions humaines était néfaste en entreprise. A l’évidence, l’hyperconnexion ne le comble pas. Pour la moitié des cadres interrogés, rien ne remplace l’opportunité de se parler face à face.
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