Gaspillage alimentaire : pour ne plus détruire les invendus
Désormais, pour lutter contre le gaspillage alimentaire en France, le Gouvernement a pris une ordonnance dédiée. Dorénavant, elle interdit de détruire tous les invendus dans ce secteur. Ainsi, ce texte concerne l’ensemble de la filière agroalimentaire. Jusqu’alors, cette interdiction ne s’adressait qu’aux distributeurs.
Lutter contre un gâchis réel
Les conséquences de cette ordonnance contre le gaspillage alimentaire sont d’étendre la loi Garot à tous les secteurs agroalimentaires. Notamment, celui de la restauration collective privée. Ce texte a été voté lors du quinquennat de François Hollande. Interrogée sur cette décision, Sibeth Ndiaye, porte-parole du Gouvernement, a déclaré « Ce texte se fonde sur le constat que, chaque année en France, on a plus de 10 millions de tonnes de nourriture qui sont perdues […]. » Ainsi, elle a précisé que ce gâchis représentait environ « […] un cinquième de la production totale d’aliments » » du pays. De par cette ordonnance, il sera désormais interdit de rendre les invendus alimentaires encore consommables impropres à la consommation. Entre autres, en les arrosant de javel, comme cela se pratiquait jusqu’à présent.
Des sanctions prévues
Par ailleurs, cette nouvelle disposition prévoit « […] une amende de 3.750 euros pour le non-respect de cette interdiction […] ». De plus, cette sanction pourra être assortie d’une peine complémentaire « d’affichage ou de diffusion par voie de presse« .
De nouvelles conventions avec les associations d’aides alimentaires
Le gaspillage alimentaire est particulièrement élevé durant les fêtes de fin d’année.A présent, avec ce nouveau texte, les professionnels de la restauration collective qui préparent plus de 3.000 repas par jour devront proposer une convention spécifique aux associations d’aides alimentaires. Ainsi, des accords légaux devraient naître. Ils permettront de donner les denrées consommables invendues. Ces accords concerneront l’ensemble de l’industrie agroalimentaire. Au total, cette décision s’appliquera à un secteur dont le chiffre d’affaires annuel dépasse les 50 millions d’euros. Par ailleurs, en plus des aménagements de la loi Garot de février 2016, d’autres mesures pour lutter contre le gaspillage alimentaire existent. Leur but, défini en 2018, sera aussi d’équilibrer « […] les relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine et durable. »
Conséquences du gaspillage alimentaire
Chaque année, on estime qu’en France, lors des repas de fin d’année, on jette près de 500.000 tonnes de nourriture. Ce gaspillage alimentaire représenterait presque 40 % des aliments achetés. Soit l’équivalent de 50 euros par foyer. Par ailleurs, les 20.000 tonnes de papier cadeau utilisées durant cette période équivalent environ à 380.000 arbres. De plus, d’après les derniers chiffres de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, le gaspillage alimentaire global des ménages français représenterait 30 kilos par an et par habitant. Pire, dans ce volume, 7 kilos concerneraient des aliments qui sont encore emballés. En terme de coût, ce gaspillage représenterait entre 100 et 160 € par an et par personne. Au total, dans tout le pays, cette perte atteindrait entre 12 et 20 milliards d’euros par an.
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