Frais bancaires : un poids financier parfois insurmontable
Actuellement, les frais de banque constituent une charge financière supplémentaire pour de nombreux ménages qui se sont appauvris durant le confinement. Ainsi, aujourd’hui, des commissions parfois excessives contribuent à maintenir certains foyers dans une grande précarité.
Une régulation nécessaire des frais de banque
En raison de la crise sanitaire actuelle, malgré l’aide apportée par le chômage partiel, plus de la moitié de la population active subit aujourd’hui une perte de revenus. Or, pour de nombreux foyers, ce fléchissement est très problématique. De fait, les contraintes inédites imposées par cette situation risquent progressivement de faire basculer certains ménages dans une réelle pauvreté. Ainsi, dans de nombreux cas, des frais de banque conséquents alourdissent encore plus les dettes existantes. Notamment, en cas de découverts importants. Par conséquent, limiter le dispositif actuel des frais bancaires, parfois trop lourds, aiderait de nombreux Français à mieux affronter des temps difficiles.
Les Français précaires lourdement pénalisés par les frais bancaires
Chaque année, en moyenne, les frais bancaires engendrés par des incidents de paiement coûtent en moyenne 296 euros par an aux Français en situation précaire. Pire, pour 25 % d’entre eux, ce poste de dépense atteint même les 500 euros. Or, il faut rappeler que le seuil de pauvreté est d’environ 1.050 euros par mois. Mais derrière ces chiffres préoccupants, les bénéfices récoltés par les banques via les frais qu’elles facturent sont appréciables. En effet, en 2016, on estimait que les frais de défauts de paiement avaient généré un chiffre d’affaires de 6,5 milliards d’euros. De fait, affirmer que le système des frais bancaires instaure mécaniquement un appauvrissement des personnes démunies n’est pas exagéré. Or, l’année dernière, l’Observatoire de l’inclusion bancaire évaluait à 3,6 millions les personnes en situation de fragilité bancaire.
Parmi ces Français, on trouve différents types de situation. Des travailleurs précaires, des étudiants, des familles monoparentales… Chacun à leur manière, tous subissent, à des degrés divers, la pression financière des frais bancaires. Pour certains, cette pression les place même dans un cercle vicieux.
Un encadrement attendu
Pour faire face à l’urgence sociale actuelle, une nouvelle proposition de loi portant sur l’encadrement des frais de banque vient d’être déposée. Le 28 mai prochain, le Sénat l’examinera. Maintenant, il faut espérer que les parlementaires voteront rapidement des limitations dans ce domaine. Car les dispositions actuelles restent clairement à l’avantage des établissements bancaires. Ainsi, de nouvelles limitations permettraient de mettre en place des plafonnements. Ce qui soulagerait efficacement les foyers les plus modestes. De fait, sans encadrement légal, attendre une autorégulation pratiquée par les banques serait sans doute illusoire.
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- Le Bulletin des Communes vous suggère aussi de lire l’article du Parisien