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Fonctionnaires fantômes : un dysfonctionnement scandaleux

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Fonctionnaires fantômes : une situation ubuesque qui coûte cher

Dans le Var, des fonctionnaires fantômes sont payés à ne rien faire. Dans certains cas, leurs salaires sont même élevés. Une situation scandaleuse qui dure parfois depuis des dizaines d’années. Cette aberration administrative vient d’être dénoncée dans un rapport, établi par la Chambre régionale des comptes Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Une addition très salée

Actuellement, une trentaine d’agents territoriaux, épinglés comme étant des « fonctionnaires fantômes », sont payés alors qu’ils n’occupent aucun poste. En clair, ces employés sont salariés, mais sans avoir la moindre affectation. Rien qu’en 2015, cette anomalie a coûté 600.000 euros à leur commune. Pire, ce dysfonctionnement ne se limite pas à une seule région. Ainsi, au niveau national, cette pratique aberrante coûterait plus d’un million d’euros par an. Cette information pour le moins surprenante vient d’être révélée par le journal Var-Matin. Plus précisément, ce journal a précisé que ces employés sans poste réel se trouvaient à Toulon, à Cogolin, ou encore dans la commune de La Seyne-sur-Mer.

Une situation momentanée qui s’éternise

Comme dans un mauvais roman d’espionnage, on pourrait dire que ces agents sont « dormants ». Malheureusement, pour l’administration, ils ne dorment pas du tout. La preuve, ils continuent même à prendre du grade et à toucher des primes, pendant leur longue « carrière ». Un comble ! En fait, ces fonctionnaires fantômes continuent d’être rattachés au centre de gestion de la fonction publique, qui les paie sans sourciller. Ils profitent d’une obligation légale qui impose à l’administration de continuer à les payer, tant qu’un changement d’organisation les prive momentanément de leur emploi. Ainsi, certains profitent et abusent largement du mot « momentanément ». D’ailleurs, pour certains, cette situation « temporaire » dure depuis 1989 !

Des calculs parfois sans scrupules

Dans la région du Var, des fonctionnaires sans-emploi et invisibles sont grassement payés.

Dans certains cas, la Chambre régionale des comptes a constaté des « stratégies individuelles », menées délibérément par ces employés sans-emploi. Elles ne laissent aucun doute sur l’absence de scrupules de certains. Notamment, ce rapport révèle que l’un de ces agents, répertorié comme « Adjoint administratif », a touché un salaire totalement injustifié pendant huit ans, entre 2009 et 2017. En parallèle, cela lui a aussi permis d’exercer la profession de gérant d’une société commerciale, domiciliée dans les Hautes-Alpes. Une autre pratique caractéristique est aussi adoptée par ces agents inemployés au moment de leur retraite. En effet, une proportion importante de ces employés fantômes ne partent pas dès qu’ils atteignent l’âge légal de départ. De fait, ils préfère souvent attendre la limite d’âge, afin de profiter le plus longtemps possible du salaire que leur verse leur Centre de gestion. Une logique parfaitement opportuniste, mais sans faille.

Un coût très élevé

D’après une estimation globale, le coût pour les finances publiques locales des employés fantômes a été estimé à « plus d’un million d’euros par an ». Cependant, ce montant pourrait un peu baisser à l’avenir. En effet, une loi de 2016 prévoit d’appliquer une dégressivité aux rémunérations, dans ce genre de situation. En attendant, sur place, malgré cette situation scandaleuse, la Chambre a constaté « […] la faible incitation du Centre de gestion au reclassement des intéressés. ». Cela s’expliquerait par « […] la prise en charge de l’essentiel de la dépense par la collectivité d’origine. » Pour l’instant, alors qu’il est sans doute informé, le président du Centre de gestion de la fonction publique du Var n’a fait aucune déclaration concernant la situation aberrante de ces fonctionnaires fantômes.



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Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.