Aujourd'hui, les grands fleuves européens contiennent des masques et des gants usagés.

Fleuves européens : pollués par des gants et des masques de protection

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Fleuves européens : une menace grandissante

 

Lors d’une étude de la fondation Tara Océan, l’une des expéditions de cette association de défense de l’environnement a retrouvé beaucoup de masques et des gants usagés. Cela, dans huit grands fleuves européens.

 

 

Une pollution généralisée

Indéniablement, les observations de la fondation Tara Océan sont alarmantes. En effet, son analyse des principaux grands fleuves européens a révélé la présence systématique de gants et de masques de protection. Tous abandonnés. Ainsi, en France, la Seine, le Rhône, la Garonne et la Loire en contiennent déjà beaucoup. En Angleterre, la Tamise ne fait pas mieux. Pour l’Allemagne, ce constat concerne aussi l’Elbe et le Rhin. En Italie, c’est le Tibre. De fait, une part importante de ces protections personnelles, jetées n’importe où, se retrouvent malheureusement dans les fleuves. Un constat inquiétant. Romy Hentinger, la porte-parole de la fondation Tara Océan, l’a dernièrement dévoilé aux médias.

Un risque croissant

Cette nouvelle forme de pollution des fleuves européens est la conséquence délétère de l’obligation de porter des masques à usage unique, contre la Covid-19. Or, à cause d’une incivilité générale, y compris hors de France, ces protections en caoutchouc et en plastique polluent désormais tous les grands fleuves d’Europe. Comme l’obligation de porter un masque va se renforcer, les risques de pollution vont encore s’aggraver. De fait, ce constat de fleuves souillés, fait par la fondation Tara Océan, révèle un bilan sans appel. Celui-ci s’appuie sur les prélèvements du navire scientifique de l’association, qui embarque un laboratoire. Par ailleurs, selon ces observations, les protections individuelles ainsi jetées se fragmentent très vite. Un phénomène dangereux, puisque ces déchets arriveront fatalement en mer. Une menace bien réelle, car on estime que chaque mois, l’abandon de masques s’élèverait à 10 millions d’exemplaires.

Dix millions de masques abandonnés

Actuellement, les grands fleuves européens sont de plus en plus pollués par des masques et des gants en plastique abandonnés.

Actuellement, les grands fleuves européens sont de plus en plus pollués par des masques et des gants en plastique abandonnés.

D’après les estimations de l’ONG Ocean Conservancy, dans le monde, 129 milliards de masques et 65 milliards de gants à usage unique s’utilisent quotidiennement. De son côté, l’association WWF a fait un calcul édifiant. Ainsi, elle estime que si les populations ne jettent pas 1 % de ces masques à la poubelle, cela représente chaque mois 10 millions de masques abandonnés dans l’environnement. Dont une partie dans les fleuves européens. Comme chaque masque pèse 4 grammes, la nature reçoit 40.000 kilos de déchets de plastique tous les mois.

Un vrai fléau écologique

Ces dernières années, la fondation Tara Océan, grâce à ses prélèvements méthodiques, a démontré que les matières plastiques ne se décomposent pas seulement dans les océans. En effet, ce processus s’observe également dans les fleuves européens. Car les déchets y subissent tout autant l’action du soleil et l’usure des courants. Actuellement, simplement sur les océans, on estime qu’environ 5.000 milliards de morceaux de plastique flotteraient à leur surface. Or, ces matières polluantes sont très difficiles à collecter, car leur taille est inférieure à 5 millimètres de diamètre. Cela donne une idée du risque encouru par tous les fleuves d’Europe.

  • Nous vous invitons à lire également notre article sur les amandes concernant l’abandon d’un masque par terre
  • Le Bulletin des Communes vous suggère aussi l’article de L’Express


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Né à Blois le 22 novembre 1972, Thierry Dulac est un journaliste français. À tout juste 21 ans, il débute une carrière de journaliste à Londres sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2006 à 2009. On le voit ensuite sur iTélé, ancêtre de CNews, entre 2009 et 2011 date à laquelle il intègre le Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique Environnement.