Fermeture du compte de Donald Trump : des réactions contrastées
Depuis le 9 janvier dernier, la fermeture du compte de Donald Trump par Twitter est effective. Or, cette décision radicale intervient après quatre années d’une tolérance parfois surprenante. Sans doute due au statut privilégié du président américain. Cependant, le réseau social a finalement fait plus que modérer un compte aux contenus hors limites. De fait, Twitter l’a simplement bloqué.
Une décision très controversée
Officiellement, cette fermeture du compte de Donald Trump s’explique par une crainte « […] de nouvelles incitations à la violence ». En effet, l’épisode traumatisant de l’attaque du Capitole, historiquement inédite, par des militants pro-Trump déchaînés, a profondément choqué l’Amérique. Qui redoute toujours des débordements dans les prochains jours. Car il faut rappeler que cet incident a provoqué cinq morts. Or, les encouragements de Donald Trump, envoyés à ses partisans, ont sans doute joué un rôle aggravant dans cette émeute. Au point de faire envisager la destitution anticipée de Trump.
Définir les limites du pouvoir numérique
Néanmoins, la sanction de Twitter a suscité de nombreuses critiques parmi la classe politique. Cela, chez des élus de tous bords. Dans tous les pays. Qui ont vivement réagi. Au nom de la protection de la liberté d’expression. En effet, ce blocage sans appel a été décidé par une entreprise privée. A l’encontre d’une personnalité politique majeure. Ce qui soulève un débat complexe, qui reste ouvert à ce jour. A savoir, la responsabilité des réseaux sociaux concernant leurs contenus. Ainsi que les véritables limites de leur pouvoir.
Des règles à clarifier
De fait, l’incident très marquant du Capitole, qui a entraîné la fermeture du compte de Donald Trump par Twitter, marque un tournant. Car le président américain est toujours en exercice. Ce qui pose la question de laisser s’exprimer ou non un dirigeant politique en poste. Via les réseaux sociaux. Alors que ces mêmes réseaux occupent, comme Facebook, une position de quasi-monopole. Ce qui assimile ces immenses plateformes numériques à des entreprises publiques. Et plus seulement privées. Par ailleurs, bloquer un compte pour cause de propos dangereux est une règle qui demeure aujourd’hui très nébuleuse.
D’autres comptes à fermer
Avec le recul, le compte Twitter de Donald Trump aurait pu/dû être déjà bloqué bien avant. En raison de propos sexistes, homophobes, voire parfois très menaçants. Par exemple, la promesse claire envoyée par Trump à la Corée du Nord, d’un conflit nucléaire possible. Enfin, si Donald Trump a dépassé des limites évidentes, en jetant souvent de l’huile sur le feu, d’autres comptes Twitter restent toujours ouverts. Alors qu’ils continuent de publier des propos très nocifs. Sans pour autant être inquiétés. Cela démontre qu’une modération réellement juste et efficace est très difficile à faire appliquer.
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