Erosion du littoral : des inquiétudes justifiées
A ce jour, les divers constats concernant l’érosion du littoral français sont clairement inquiétants. D’autant plus que cette progression semble être inexorable. Au point qu’Elisabeth Borne, ministre de la Transition écologique et solidaire, parle déjà de futures relocalisations obligatoires. Or, elles doivent être planifiées dès maintenant.
Une progression inexorable
Dernièrement, Elisabeth Borne, confrontée à l’ampleur du problème de l’érosion du littoral, a admis que ce phénomène allait un jour contraindre à relocaliser de nombreux foyers. A la base, cette érosion est causée par la force des mouvements maritimes et l’évolution du changement climatique. Selon Elisabeth Borne, une situation véritablement critique devrait être atteinte d’ici l’année 2100. Résignée, la ministre a livré cette estimation le 12 février dernier, dans une interview qu’elle a donnée au Parisien. De fait, il devient évident que le recul progressif des côtes françaises menace de plus en plus d’habitations construites en bord de mer. Car cela engendre un retrait très inquiétant des plages et des falaises.
Une régularité indiscutable
Ce phénomène d’usure est régulier, ce qui ronge la ligne côtière actuelle. Or, depuis des années, cette situation s’étend de façon inexorable. D’où ce chiffre préoccupant de 5.000 à 50.000 habitations en péril, sans doute vouées à être déplacées. Ou à être protégées par des travaux, ou pire, condamnées à disparaître. De fait, d’après Elisabeth Borne, ce recul côtier sera véritablement dangereux et indiscutable « […] d’ici la fin du siècle. »
Une anticipation indispensable sur l’érosion du littoral
Le bilan de la ministre de l’Ecologie est sombre, mais il est justifié. En effet, une part importante de notre territoire montre déjà des preuves très alarmantes de l’érosion du littoral. Ainsi, dans la Somme, ou en Vendée, à certains endroits, la côte recule chaque année de 50 centimètres à 1,5 mètre. Sur la côte atlantique, à Biarritz ou à Bidart, on estime même que le combat contre l’érosion du littoral est perdu d’avance. Ces modifications du terrain, très concrètes, ont obligé Elisabeth Borne à déclarer « Nous voulons donner des outils aux élus pour identifier les zones qui sont menacées à moyen terme. »
Une échéance rapide
Pour être plus précise, la ministre a précisé qu’elle parlait de zones qui auront profondément changé « dans moins de trente ans ». En anticipant cette évolution, on pourra alors « […] éviter de nouvelles constructions et relocaliser un certain nombre d’habitations et d’équipements. » Une stratégie dictée par l’absence d’alternative, face à l’ampleur du phénomène constaté.
Le retrait très inquiétant des plages et des falaises
Actuellement, le littoral métropolitain, plus celui des cinq départements d’outre-mer, accueille environ 16.000 ouvrages. Cela, sur une longueur cumulée de 2.300 kilomètres de côtes. Sur ce total, on estime qu’environ 30 % de la ligne côtière nécessiteront bientôt d’être réaménagés. En grande partie, afin de les consolider. Par ailleurs, à ce jour, l’érosion du littoral français a entraîné un recul de plus de 20 % des terres. Ainsi, la perte de surface enregistrée, entre 1960 et 2010, a environ été évaluée à 30 kilomètres carrés.
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