Déconnexion volontaire : le dilemme des vacanciers
Des habitudes bien ancrées
La période de déconnexion propre aux vacances devrait être synonyme de repos et de pause complète dans notre planning annuel. Pourtant, différentes études montrent que plus de 60 % des Français ne parviennent pas à couper complètement les ponts avec leur travail. Sans pouvoir s’en empêcher, ils consultent leurs e-mails professionnels et répondent à des appels liés à leur métier, alors qu’ils se trouvent pourtant en congés.
Des réflexes tenaces
Parvenir à se déconnecter totalement du monde du travail alors qu’on est en train de prendre ses vacances n’est pas donné à tout le monde. La preuve, le besoin irrépressible que certains éprouvent à se tenir au courant, jour après jour, de ce qu’il se passe dans leur environnement professionnel touche un nombre considérable de vacanciers. Beaucoup sont en effet incapables de supporter une déconnexion volotaire totale. Cette forme de dépendance numérique concernerait environ 42 % des personnes interrogées. Celles-ci admettraient même être « dépendantes », à hauteur de près de 40 %. Cela consiste à être en veille plusieurs fois par jour, en surveillant d’éventuels e-mails concernant son travail. Ce chiffre passerait à 33 % pour les vacanciers, moins dépendants, qui se contentent d’une seule vérification quotidienne. En fait, le pourcentage de ceux qui réussissent à faire une complète déconnexion volontaire ne serait que de 17 %. Quant aux entrepreneurs qui ont été sondés, ils ne serait que 4 % à pouvoir véritablement lâcher prise jusqu’à leur retour.
Un droit légal
Pourtant, le droit à une déconnexion volontaire est clairement énoncé dans la loi Travail qui date de 2017. Ce texte prévoit même une amende de 1.500 euros pour un employeur qui ignorerait cette clause, en obligeant un employé à travailler durant ses congés. Cependant, dans la vie courante, l’accès banalisé à nos terminaux numériques (smartphones, tablettes) est devenu si intrusif que ces outils continuent à peser sur le quotidien de bon nombre de vacanciers. Un « esclavage » le plus souvent consenti, de l’aveu même des principaux intéressés. L’alibi qui ressort le plus souvent lorsqu’ils se justifient est celui d’un retour « moins dur » au travail quand ils ont pris la peine de l’anticiper, en se tenant informé « à l’avance ».
Un voeu pieu
Le paradoxe des enquêtes faites sur la capacité, réelle ou non, à la déconnexion volontaire, c’est qu’environ deux tiers des Français persistent à croire qu’ils sont capables de tout arrêter pendant leurs vacances. Même si les sondages prouvent absolument le contraire. Cette croyance, souvent trompeuse, est encore renforcée par cette certitude, invérifiable, que le plus dépendant est toujours son voisin. En tous cas, la moitié des sondés en sont persuadé. Apparemment, le droit aux vacances est aussi celui de se rassurer comme on peut.
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