Un rappel massif déclenché après la découverte de toxines dans la rade de Brest

En cette mi-novembre 2025, un vaste rappel de coquilles Saint-Jacques touche la France entière. Plusieurs lots provenant de la rade de Brest ont été retirés des rayons après la détection de toxines amnésiantes susceptibles de provoquer des vomissements, des diarrhées et, dans les cas les plus marqués, des troubles neurologiques transitoires. Le rappel concerne des milliers de produits distribués dans de grandes enseignes comme E.Leclerc et Carrefour, mais aussi vendus en vrac dans des poissonneries, sur des marchés ou encore dans des restaurants. Les autorités sanitaires appellent à ne surtout pas consommer ces coquillages et recommandent aux clients ayant acheté les lots concernés de solliciter un remboursement.
Ce rappel national trouve son origine dans un arrêté préfectoral publié le 13 novembre, qui arrête la pêche et la commercialisation des pectinidés dans la rade de Brest. Des analyses ont révélé des teneurs trop élevées en toxines ASP, à l’origine de troubles digestifs parfois violents et de symptômes neurologiques fugaces. Ces toxines, produites par certaines microalgues, peuvent s’accumuler dans les coquillages. Leur présence impose une réaction rapide pour éviter une vague d’intoxications alimentaires.
Plusieurs lots distribués dans toute la France directement visés
Les retraits concernent d’abord des coquilles issues de la marque « Moulin Lorient marée », notamment celles conditionnées sous le lot 121125501 ou vendues en vrac avec une date limite fixée au 18 novembre. Des coquilles commercialisées sans marque du 1er au 13 novembre sont également touchées, après avoir été vendues dans les magasins E.Leclerc de Saint-Pol-de-Léon et Quimper, ainsi que dans plusieurs Carrefour de la région, dont ceux de Brest.
Une autre série de produits rappelés concerne les coquilles « Brest Marée », vendues en vrac entre le 11 et le 13 novembre dans les communes de Brest Métropole. Des produits similaires ont été écoulés dans des restaurants de Brest ainsi que sur le marché international de Rungis, ce qui étend encore la liste des points de vente susceptibles d’avoir diffusé des coquillages contaminés. Les professionnels sont aussi impactés, notamment ceux s’approvisionnant chez Metro, où les caisses en bois de la marque Le Gall, identifiées par les lots 25317 et 25316, ont été distribuées à l’échelle nationale entre le 12 et le 13 novembre. Cette diffusion large, du Finistère à toute la France, rend indispensable la vigilance de tous les consommateurs, même éloignés du littoral brestois.
Des risques digestifs rapides et parfois des effets neurologiques
Les toxines ASP détectées dans les coquilles Saint-Jacques sont connues pour provoquer une réaction quasi immédiate après ingestion. Selon les autorités sanitaires, les premiers symptômes peuvent apparaître dès deux heures et jusqu’à vingt-quatre heures après consommation. Ils se manifestent d’abord par des vomissements, des douleurs abdominales, des diarrhées ou une forte sensation de malaise général, qui évoquent une intoxication alimentaire classique.
Cependant, les toxines concernées appartiennent à une famille plus redoutée, car elles peuvent entraîner des troubles neurologiques transitoires. Certaines personnes peuvent ressentir des étourdissements, des maux de tête persistants, une désorientation ou une confusion passagère. Dans des cas plus marqués, une perte temporaire de la mémoire récente peut survenir. Ces effets, qui justifient l’extrême prudence des autorités, sont à l’origine du terme « toxines amnésiantes ». Même si la grande majorité des intoxications se résout en quelques heures, leur impact est suffisamment sérieux pour nécessiter un rappel national immédiat.
Pourquoi la rade de Brest est particulièrement surveillée
Les zones côtières comme la rade de Brest sont régulièrement surveillées en raison de la présence de microalgues pouvant produire des toxines. Lorsque les conditions météorologiques, la température de l’eau ou les mouvements des courants favorisent leur prolifération, elles peuvent contaminer les coquillages filtrants. Les Saint-Jacques, comme les moules ou les huîtres, filtrent plusieurs litres d’eau par heure et accumulent ce que le milieu marin contient, y compris les toxines invisibles.
La surveillance sanitaire permanente permet d’identifier rapidement ces épisodes. Dès que des taux anormaux sont détectés, les autorités interdisent immédiatement la pêche et la commercialisation pour éviter que les produits n’arrivent sur les étals. Dans le cas présent, certains lots avaient déjà été distribués avant la publication de l’arrêté préfectoral, ce qui explique la nécessité d’un rappel national.
Que faire si vous avez acheté ces coquilles Saint-Jacques ?
La consigne est simple : ne pas consommer les produits concernés. Les coquilles doivent être rapportées en magasin ou détruites. Le remboursement est assuré, même sans ticket de caisse, dans la plupart des points de vente. Pour ceux qui auraient déjà consommé les coquilles et présentent des symptômes digestifs ou neurologiques, il est recommandé de consulter un médecin en précisant la nature du produit ingéré et la date de consommation.
Il n’existe aucun moyen de neutraliser les toxines ASP par la cuisson ou un quelconque procédé domestique. Les Saint-Jacques rappelées doivent donc être éliminées. Les autorités poursuivent leur investigation afin de s’assurer que tous les lots potentiellement contaminés soient identifiés et retirés.
Un nouvel épisode qui rappelle l’importance de la vigilance sanitaire
Chaque année, plusieurs rappels de produits touchent le secteur des coquillages, en raison d’une contamination naturelle liée aux microalgues. Cet épisode montre une nouvelle fois la réactivité des réseaux de surveillance et l’importance de la rapidité d’intervention. Les consommateurs restent les derniers maillons de la chaîne et doivent suivre les consignes de retrait pour éviter toute intoxication.
D’ici quelques jours, de nouveaux résultats d’analyses permettront de déterminer si la fermeture de la zone de pêche peut être levée. En attendant, les Saint-Jacques issues de la rade de Brest ne doivent plus être commercialisées ni consommées. Les professionnels comme les particuliers sont appelés à la plus grande prudence, le temps que la situation sanitaire se stabilise.


