Contenus haineux sur Internet : une question majeure
Une récente étude menée par Opinion Way démontre que 53 % des internautes français ont déjà constaté des contenus haineux sur Internet. Certains en ont été directement victimes, d’autres simples témoins. Malgré ce pourcentage considérable, les personnes sondées signalent peu ces contenus très agressifs. Les plateformes d’hébergement sont donc rarement informées. Généralement, les internautes ne dénoncent pas non plus ces propos haineux aux autorités.
Un découragement général
Les victimes auxquelles ces contenus haineux sur Internet sont adressés, mais aussi les observateurs, expliquent leur inertie par le découragement. Le sondage réalisé par Opinion Way révèle que les propos sexistes et racistes (islamophobes et antisémites) sont les plus fréquents. A eux seuls, ils totalisent 44 % des observations. Ensuite, les opinions homophobes et les discriminations basées sur l’apparence physique sont les plus courantes. En général, les contenus haineux sur Internet sont plus dénoncés par la tranche d’âge des 18-24 ans. Celle-ci déclare, pour 68 %, qu’elle en a souvent vu.
Des réactions d’évitement
Le role central des reseaux sociaux.Dans 32 % des cas, les internautes confrontés à des contenus haineux sur Internet ferment juste la page concernée. Parmi eux, 26 % ne font rien. Ils continuent de surfer. Cependant, 20 % prennent la peine de dénoncer aux plateformes le contenu qu’ils jugent inconvenant. Seul un petit pourcentage, estimé à 8 %, signale ce genre de propos sur le site gouvernemental dédié.
Un découragement explicable
Très répandu, ce manque de réaction s’explique en partie par des procédures inadaptées. De fait, celles-ci sont jugées trop lourdes, quand on veut prévenir les autorités. A l’évidence, en cas de réaction, l’envoi d’un Tweet est largement préféré à un déplacement physique dans un commissariat. Par ailleurs, l’absence de répondant des plateformes, même en cas de contenus inadmissibles, explique aussi le découragement général. En effet, les réseaux sociaux répondent trop souvent que les propos signalés sont conformes à leurs conditions d’utilisation.
Des améliorations possibles
Afin de limiter les contenus haineux sur Internet, des solutions sont cependant possibles. Notamment, en créant une instance de régulation, spécialisée dans la surveillance de ces contenus. Celle-ci pourrait fonctionner avec les actions déjà menées par la CNIL. Par ailleurs, on pourrait simplifier les procédures de signalement. Par exemple, en cessant de demander systématiquement une lettre recommandée. Cette simplification pourrait aussi encourager les réseaux sociaux à réagir.
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