Chasse à courre : une pratique d’un autre âge ?
Le 19 septembre, une chasse à courre aurait pu s’achever pour un cerf en pleine rue, dans la ville de Compiègne. Finalement, l’animal épuisé a pu rejoindre la forêt. Cela, grâce à l’intervention spontanée de riverains anti-chasse. Cet incident a relancé le débat du cadre légal accordé à la chasse à courre. En effet, pour les habitants, ce type de chasse à cheval, avec une grande meute de chiens, présente certains dangers.
Des victoires partielles
Aujourd’hui, les veneurs qui ont attaqué au tribunal administratif d’Amiens l’arrêté du maire de Pont-Sainte-Maxence, Arnaud Dumontier, estiment qu’ils ont gagné. De fait, ils peuvent à nouveau franchir à cheval les routes communales. Cependant, la chasse à courre reste interdite à moins de 300 mètres des habitations. Ainsi, ce compromis semble satisfaire les chasseurs de l’Oise. En effet, leur Fédération craignait que les 120 communes du département ne réduisent encore plus leur champ d’action. Finalement, pour le moment, ce statu quo donne aux deux parties, pro et anti-chasse à courre, l’impression d’avoir eu gain de cause.
Un compromis à revoir
Officiellement, le tribunal a décidé d’annuler un arrêté qui datait du 1er mars 2018. Celui-ci voulait interdire aux veneurs d’utiliser le domaine public routier communal. A eux et à leur équipage. Néanmoins, de son côté, le maire de Pont-Sainte-Maxence est aussi satisfait d’avoir maintenu l’interdiction de chasser à moins de 300 mètres des habitations. Par la suite, ces décisions du tribunal pourront encore changer. Car les chasseurs vont faire appel. Ce qui pourrait ensuite modifier leur autorisation de passer dans les rues. Cela pourrait éviter qu’une prochaine chasse à courre ne vienne à nouveau traumatiser certains habitants. Comme la fois où un cerf s’était réfugié à Pont-Sainte-Maxence, en pleine ville, près de l’espace culturel de la Manekine.
Vers un nouveau procès
Après cette première décision juridique, les chasseurs contestent toujours la distance de 300 mètres. En effet, ils doivent la respecter, autour des habitations. Pour eux, cette contrainte ne « […] repose sur aucune base légale ». Par conséquent, un autre procès devra avoir lieu. En attendant, pour les populations, les incidents de chasse à courre sont traumatisants. Car parfois, des animaux finissent traqués en plein centre-ville. Ce qui rend cette pratique de plus en plus impopulaire.
- Le Bulletin des Communes suggère aussi l’article du site de la Fondation 30 Millions d’Amis