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Campagne Technopolice : contre les dérives des villes intelligentes

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Campagne Technopolice : un mouvement qui refuse la surveillance trop rapprochée

La campagne Technopolice regroupe quatre associations françaises qui s’inquiètent des abus possibles à partir des données collectées par les villes intelligentes. En cause, l’utilisation de la reconnaissance faciale et des informations privées, stockées à grande échelle. Pourtant, ces pratiques sont indissociables des smart cities.

La crainte d’usages détournés des données privées

La campagne Technopolice exprime des inquiétudes face aux abus potentiels des smart cities et du Big Data en général. Initié par la Quadrature du Net, ce mouvement réunit aujourd’hui la Ligue des Droits de l’Homme, la CGT Educ‘Action et la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves. Essentiellement, leur combat a pour but de mieux contrôler l’usage des données numériques privées, collectées sur l’ensemble des citoyens. En clair, ce collectif craint l’émergence d’un Big Brother à la française. D’où cette idée de campagne contre la Technopolice. De fait, ses initiateurs redoutent « une mise sous surveillance de l’espace urbain ». Ils considèrent que même si les caméras de surveillance servent à détecter des actes de délinquance, il faut aussi pouvoir surveiller l’utilisation des vidéos conservées. Certes, ce matériel enregistré sert à sécuriser les villes et leurs quartiers. Mais il peut aussi représenter un danger, si sa confidentialité n’est pas garantie. En résumé, la campagne Technopolice se méfie des « […] algorithmes magiques qui promettent la ville idéale et sûre ». Enfin, elle veut démontrer que ce discours sécuritaire contient de trop nombreuses zones floues.

Des dérives possibles

Le Big Data, fondement des smart cities, peut représenter un danger pour la liberté des citoyens.

L’une de revendications de la campagne Technopolice est un plus grand respect du RGPD. Ainsi, ce mouvement reproche à la CNIL un trop grand « laisser-aller » dans ce domaine. Membre actif de ce mouvement, la Fédération des Conseils de Parents d’Elèves, première Fédération de ce type en France, redoute les dérives possibles des technologies de surveillance dans les établissements scolaires. Elle craint notamment que l’accès des écoles soit autorisé ou interdit en utilisant seulement la reconnaissance faciale. Pour l’instant, les villes de Marseille et de Nice attendent le feu vert de la région Sud pour mener des tests avec cette technologie. Des premières expérimentations avec des caméras de vidéosurveillance ont déjà été menées à Saint-Etienne, Marseille et Nice. Entre autres, pour surveiller des hôpitaux. Cependant, assurer la tranquillité publique par le Big Data est un concept qui aujourd’hui fait toujours débat.

Une tendance de fond

La campagne Technopolice initiée par la Quadrature du Net fait écho à une tendance de fond, actuellement observée à l’étranger. Ainsi, aux États-Unis, des actions contre la reconnaissance faciale sont courantes. Par exemple, en mai dernier, San Francisco a été la première ville qui a interdit l’utilisation de cette technologie par sa police. De plus, les villes d’Oakland et de Sommerville ont fait le même choix. Par ailleurs, cette inquiétude s’est aussi exprimée dans la campagne menée par Bernie Sanders, candidat à la Maison-Blanche. En effet, il réclame que la police américaine cesse d’utiliser la reconnaissance faciale dans tout le pays.



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Né à Paris le 12 Décembre 1981, Pierre Baron est un journaliste français. En 1999, à tout juste 19 ans, il débute une carrière de journaliste à News-York sur la chaîne spécialisée en économie Bloomberg TV. Il rejoint BFM TV dès son lancement en 2005 et anime des émissions sur la chaîne d'info en continu de 2005 à 2010. On le voit ensuite sur iTélé, entre 2011 et 2017 date à laquelle il intègre la rédaction du Bulletin des Communes qui lui confie la rubrique NTIC.