Accord européen : des remboursements à prévoir
Le Plan de relance tiré de l’accord européen pour redresser notre économie aura-t-il un jour des conséquences sur nos impôts ? En effet, alors qu’il est destiné à mutualiser l’énorme dette commune de la crise sanitaire, ce Plan implique des montants considérables. Or, il faudra forcément les restituer.
Un apport considérable
Normalement, la France devrait bientôt recevoir 40 milliards d’euros de subventions de l’UE. Cette somme provenant d’un accord européen passé entre les différents pays membres. Y compris avec les moins dépensiers. Ainsi, la Commission européenne va emprunter 750 milliards d’euros sur les marchés financiers. Concernant cette future manne, le président Macron a déclaré plusieurs fois que le gouffre engendré par la crise de la Covid-19 n’aura aucune conséquence sur les impôts français. Par conséquent, « Le contribuable français ne paiera pas cette dette. ». Néanmoins, il faudra bien la rembourser un jour. D’une manière ou d’une autre. Ce qui inquiète de nombreux opposants au chef de l’Etat. De fait, ces derniers prévoient que le pays finisse par rembourser sa dette colossale via de nouveaux impôts. Peut-être même avec des intérêts. Ce qui serait une perspective très coûteuse.
De fortes subventions
Sur le 750 milliards prévus par l’accord européen, les pays les plus éprouvés par la pandémie toucheront 390 milliards d’euros. Sur cette part, 40 milliard d’euros doivent revenir à la France. Cela, grâce aux subventions de cet accord. Ensuite, le remboursement des sommes empruntées doit s’effectuer d’ici 2058. Si nécessaire, 360 milliards d’euros pourraient encore compléter cette enveloppe. Cette fois, sous forme de prêts supplémentaires. Ensuite, quand la France aura utilisé ces subventions, les rembourser pourra se faire sous trois formes. Ainsi, d’après les experts financiers, il faudra soit augmenter les ressources des pays membres, soit alourdir la contribution de chaque Etat. Enfin, troisième option possible : abaisser leurs dépenses.
Des impôts déguisés
En fait, c’est peut-être en consommant de façon plus éthique que les contribuables de l’UE s’acquitteront de nouveaux impôts. En effet, l’accord européen a aussi prévu d’instaurer de nouvelles taxes. Cela, dès 2021. L’une d’elles s’appliquerait à tous les plastiques non-recyclés. De plus, avant 2023, l’UE devrait également créer une taxe carbone sur tous les produits importés. Enfin, l’Union pourrait enfin parvenir à mettre en place la fameuse taxe GAFA. Si les géants du numérique acceptent de l’honorer. Selon les estimations de la Commission européenne, ces différentes taxes cumulées devraient rapporter chaque année entre 20 et 33 milliards d’euros. Par ailleurs, en créant de nouvelles taxes aux frontières, les Français pourraient payer certains produits importés plus chers. Une façon détournée de ponctionner les contribuables autrement. En apparence, sans leur faire payer d’impôt. Alors qu’en réalité, ça reviendrait au même.
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