Inquiétudes des élus : de nombreuses difficultés restent préoccupantes
Dernièrement, Édouard Philippe a tenu à rencontrer les représentants des élus locaux. Ces derniers, dans l‘ensemble, ont eu l’impression d’échanger avec un Premier ministre qui restait à leur écoute. Cependant, de nombreuses interrogations sont restées en suspens.
Deux heures d’échanges attentifs
Peu de temps après sa présentation à l’Assemblée nationale des points clés du Plan de déconfinement gouvernemental, Edouard Philippe a dialogué avec les responsables d’associations d’élus locaux. Vu les circonstances, cet échange a eu lieu en visioconférence. Cela pendant deux heures. Actuellement, malgré une volonté constructive du Premier ministre, de nombreuses difficultés continuent de préoccuper les élus locaux. Avec parfois une impression d’engagement insuffisant de la part de l’exécutif. Néanmoins, Pierre Monzani, Directeur général de l’Assemblée des Départements de France, a constaté qu’aucune animosité n’était apparue lors de ce face-à-face. Ce qui, à ses yeux, démontre « […] la gravité de la situation ».
Parmi les inquiétudes des élus, la question épineuse de la rentrée scolaire
En raison d’une crainte diffuse de futures contaminations, de nombreux maires ont interrogé Edouard Philippe sur leur responsabilité pénale. Particulièrement, si de nouveaux cas graves apparaissaient dans leurs établissements scolaires. A ce sujet, François Baroin a demandé qu’un code légal soit clairement défini. Allant dans le même sens, Éric Verlhac, Directeur général de l’Association des Maires de France, a réclamé que « la valeur juridique des recommandations du Conseil Scientifique et du Haut Conseil de la Santé Publique » soit précisée. Notamment, concernant la décision de la levée du confinement. Ainsi, de nombreuses inquiétudes des élus portent sur d’éventuelles poursuites, s’ils ne pouvaient pas appliquer certaines recommandations. Le Premier ministre a bien compris cette préoccupation, car il est lui-même l’objet de plusieurs plaintes.
Une écoute attentive
Edouard Philipe a tenu à apaiser ces inquiétudes des élus. Notamment, en expliquant que l’exécutif tiendra compte de la situation de chaque commune. Et que le Gouvernement était prêt à adapter ses mesures, en fonction de la situation de chaque établissement scolaire. Sur ce point, Gérard Collomb s’est dit rassuré. En effet, il a déclaré « Il nous a été confirmé que les communes seraient à la manœuvre et que nous ferons du cas par cas, école par école. » Cependant, une peur juridique est toujours présente parmi les élus. Et le flou qui entoure toujours la date de réouverture effective des lycées n’arrange rien. De fait, celle-ci pourrait n’avoir lieu qu’en juin. Ce qui laisserait de nombreux élèves livrés à eux-mêmes, avec un risque évident de perdre toute une année scolaire.
L’utilisation des transports en commun
Le retour massif des voyageurs dans les transports publics reste également une préoccupation majeure des élus. Ainsi, pour Renaud Muselier, Président de la région Sud, la distanciation physique d’un mètre sera impossible à maintenir. Surtout « aux heures de pointe ». Très remonté contre une mesure qu’il juge irréaliste, il attend toujours que le Gouvernement prenne cette question en main, mais plus radicalement. Face aux nombreuses inquiétudes des élus, récurrentes, Michèle Lutz, maire de Mulhouse, pense que les solutions « […] viendront du couple maire-préfet. » Pour elle, maintenant que le Premier ministre a précisé un cadre national, « les maires et les préfets vont construire le canevas local. » Aujourd’hui, malgré la volonté d’écoute dont a fait preuve Edouard Philippe, Ia réussite du déconfinement demeure problématique. De fait, elle ne pourra s’effectuer harmonieusement que si l’exécutif comprend les besoins réels de chaque territoire, ville par ville.
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