Retour aux 90 km/heure : un cadre légal jugé trop contraignant
Pendant un moment, la Nièvre a réclamé le retour aux 90 km/heure. Cela, sur certaines portions de routes. Cependant, les élus du département y ont finalement renoncé. A cause des conditions que l’exécutif exige, perçues comme trop strictes.
Un chantier disproportionné
Après concertation, les élus de la Nièvre ont estimé que le projet de retour aux 90 km/heure sur certaines routes départementales était beaucoup trop cher. Par conséquent, ils ont abandonné l’idée de relever la vitesse de la circulation dans leur département. Après avoir évalué le coût qu’entraînerait une telle modification, la somme nécessaire aurait atteint les 300 millions d’euros. Cela, pour seulement 450 kilomètres de routes. Ainsi, l’abandon de ce chantier, à la réalisation disproportionnée, a été voté. Cela, pour cause de « contraintes exorbitantes ».
Un abandon annoncé
Vendredi dernier, le Président du Conseil départemental en personne, le socialiste Alain Lassus, a donc annoncé qu’il renonçait au changement de limite de vitesse. Ainsi, l’élu a expliqué son choix dans un communiqué. Il a donc précisé « Les 450 kilomètres de routes concernés dans la Nièvre supposeraient un effort de plus de 300 millions d’euros par le département, tandis que son budget routes annuel s’élève à 10 millions d’euros, ouvrages d’art inclus. » De plus, il a ajouté que « […] l’insécurité juridique que ferait peser une telle mesure sur les élus en cas d’accident serait proprement inacceptable. »
Une volte-face due à des contraintes légales
Pourtant, précédemment, les élus de la Nièvre avaient manifesté leur envie d’opérer un retour aux 90 km/heure. Cela, dès qu’une circulaire émanant du ministère de l’Intérieur avait autorisé les départements volontaires à abandonner localement la limitation des 80 km/heure. Ce, en date du 15 janvier dernier. Désormais, cette possibilité concerne certaines routes secondaires à deux sens, sans séparateur central. Néanmoins, cette dérogation doit préalablement respecter certaines conditions précises. Ainsi, les tronçons de routes prévus doivent impérativement s’étendre sur « au moins 10 kilomètres ».
D’autres limitations à prendre en compte
Par ailleurs, cette même circulaire demandait aux préfets de ne pas autoriser le retour aux 90 km/heure sur des tronçons qui comportaient « des arrêts de transports en commun ». De même, le retour à une vitesse supérieure est aussi proscrit en cas de circulation d’engins agricoles, ou de véhicules appartenant à des riverains. Enfin, les portions de routes où le retour aux 90 km/heure est prohibé sont également celles qui sont « […] traversées de chemins de grande randonnée, ou par des pistes cyclables ». De fait, le cumul de toutes ces contraintes légales a annulé les demandes de plusieurs départements. Ainsi, ils ont cessé de réclamer le rétablissement d’une vitesse supérieure pour leur circulation.
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