Ventes de champagne : un effritement durable
Cela fait déjà un long moment que les producteurs de champagne français ne voient plus leur avenir de façon optimiste. En effet, depuis plusieurs années, ils subissent un affaissement de leurs ventes. Cela, autant dans l’Hexagone qu’au niveau mondial. Aujourd’hui, pour eux, l’heure n’est donc plus à la fête.
Des baisses qui s’installent
L’an dernier, les expéditions de champagne ont à nouveau stagné sous le seuil symbolique des 300 millions de bouteilles. En dépassant à peine la barre des 297 millions. Une confirmation indiscutable qu’une baisse des ventes de ce vin, pourtant prestigieux, est en train de s’imposer. L’année dernière, elle a atteint environ 1,6 %. Cet affaissement a été similaire à la baisse constatée en 2018. Celle-ci avait flirté avec un pourcentage de 1,8 %. Encore plus préoccupante, cette décroissance se confirme même au niveau du marché français. De fait, les expéditions à l’intérieur de l’Hexagone ont chuté de 4 %, atteignant seulement 141,6 millions de bouteilles. Ainsi, la légère embellie de 1 % enregistrée en Europe n’a pas réussi à résorber l’effritement du marché national. De même, la croissance constatée au niveau mondial, d’environ 0,4 %, n’a pas non plus permis de compenser les pertes financières des producteurs.
Une loi très critiquée
Pour expliquer leurs résultats commerciaux décevants, les professionnels du secteur dénoncent l’effet très négatif de la loi EGalim. En effet, celle-ci limite entre autres, depuis novembre 2018, le montant des promotions autorisées sur les produits alcoolisés dans les grandes surfaces. Selon les producteurs champennois, cette loi limiterait trop les promotions, habituellement faites sur leurs bouteilles, au moment des fêtes de fin d’année. En 2019, cette mesure serait donc largement responsable des ventes très amoindries de la période de Noël.
Deux façons distinctes de travailler
Aujourd’hui, il faut préciser que cette limitation promotionnelle ne pénalise pas de la même manière tous les producteurs de champagne. De fait, les plus impactés sont ceux dont l’activité est surtout centralisée en France. Notamment, les vignerons indépendants. Par ailleurs, certaines coopératives, comme les marques Lanson et Vranken-Pommery, cotées en Bourse, se disent particulièrement touchées. Ainsi, ces deux groupes ont annoncé des pertes annuelles de chiffre d’affaires au niveau mondial qui varient entre 8,5 % et presque 10 %. A l’inverse, les domaines de champagne qui concentrent l’essentiel de leurs efforts à l’étranger, comme ceux appartenant au groupe LVMH, tirent beaucoup mieux leur épingle du jeu. Cette différence marquée, au niveau des résultats commerciaux obtenus, démontre qu’actuellement le secteur du champagne rassemble deux profils de gestion bien distincts.
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