Changement d’heure : la polémique reste vive
Dans la nuit de ce samedi, un nouveau changement d’heure a eu lieu. Une habitude semestrielle, venue d’Allemagne et inaugurée en 1976. Très décriée, elle continue de soulever des débats passionnés, avec ses partisans convaincus et ceux qui, au contraire, s’y opposent.
Des avantages et des inconvénients
Le premier argument avancé en matière d’heure d’hiver est celui des économies d’éclairage. Selon le dernier rapport de l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie, l’ADEME, le fait de changer d’heure deux fois par an permettrait de gagner 440 gigawattheures (GWH) chaque année. Cependant, certaines associations, comme La Méridienne, considèrent le gain réalisé comme minime. En tous cas, insuffisant pour compenser les inconvénients que cette modification entraîne. De leur point de vue, cette économie ne représente que 1 % des 513.000 GWH utilisés annuellement en France. L’association ACHED va encore plus loin. Elle a calculé que ce changement d’heure serait même néfaste en matière financière. En fait, il accélérerait le réchauffement de la planète, en raison d’une surconsommation électrique faite le soir pour s’éclairer. De plus, un usage plus intensif, réalisé le matin pour se chauffer, générerait aussi un surcoût. Ainsi, ces opposants au changement d’heure réclament l’arrêt pur et simple de cette pratique.
D’autres effets pernicieux
Le changement d’heure reste un sujet très controversé en France.En terme de sécurité routière, le changement d’heure est aussi accusé d’augmenter les accidents de la route. De fait, la Délégation à la Sécurité et à la Circulation Routière a constaté une hausse des accrochages pendant cette période. Elle affirme qu’en hiver, durant les heures de pointe (7h-10h et 17h-19h), les routes sont « […] plus accidentogènes en hiver ». Cela, à cause d’une durée réduite de l’éclairage naturel. Les piétons sont les principales victimes de ces accidents. Ainsi, ces cinq dernières années, durant le mois de novembre, le nombre des accidents corporels a augmenté de plus de 3 %, par rapport au mois précédent. Si l’on considère la seule tranche horaire allant de 17h à 19h, l’augmentation observée serait de 40 %. Par ailleurs, cette critique à l’égard des conséquences de la réduction de la durée globale de l’ensoleillement est confirmée par l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière. En effet, celui-ci juge ce manque dangereux, surtout pour les piétons.
Les Français très divisés
En matière d’appréciation générale sur le changement d’heure, les Français l’accueillent de façon très mitigée. Selon un récent sondage fait par OpinionWay, seulement 17 % d’entre eux y seraient favorables. Parmi les sondés, 54 % ont même répondu qu’ils étaient contre. Pire, près de 70 % des personnes interrogées jugent que le passage à l’heure d’hiver pénalise la qualité de leur sommeil. De plus, par rapport aux économies d’énergie réalisées, 56 % des Français doutent qu’elles soient vraiment significatives. Enfin, l’incidence négative du manque de lumière sur le moral est démontrée par de nombreuses études scientifiques. Cela entraîne la fameuse dépression saisonnière, bien connue des généralistes. Du côté des psychologues, l’attitude est identique. En effet, ils savent que le manque de luminosité entraîne souvent des symptômes de dépression et de fatigue. Ce phénomène affecterait environ un Français sur dix. Alors, dès maintenant, il est essentiel d’apprécier à leur juste valeur les moindres moments d’ensoleillement.
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